^i » «", .•^> IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) y éo o :^>:^' tP>' / t/i e 1.0 i.i 11.25 ■£ ^ lU ;|2.2 t'- lia |||J£ i4 11 1.6 (? '^r /^ ^^ /a M > om Photographie Sciences Corporation i- V s^ ^\ %V ^ 23 WEST MAIN S""=ET WiSBSTER.N.Y. 14580 (716) 872-4503 Q>r "'/. CIHM/ICMH Microfiche Séries. s^ ^ « CIHM/ICMH Collection de microfiches. Canadian Institute for Histcrical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques 1981 Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques The Institute has attempted to obtain the best original copy available for filming. Features of this copv which may be bibliographically unique, which may altsr any of the images in the reproduction, or which may significantly change the usual method of filming, are checked below. n □ n n n n n n Coloured covers/ Couverture de couleur Covers damaged/ Couverture endommagée Covers restored and/or laminated/ Couverture restaurée et/ou pelliculée Cover title missing/ Le titre de couverture manque Coloured maps/ Cartes géographiques on couleur Coloured ink (i.e. other than biue or black)/ Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire) Coloured plates and/or illustrations/ Planches et/ou illustrations en couleur Sound with other matériel/ Relié avec d'autres documents Tight binding may cause shadows or distortion along interior margin/ La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la distortion le long de la marge intérieure Btank leaves added during restoration may appear «.vithin the text. Whenever possible, thèse hâve been omitted from filming/ Il se peut que certaines psges blanches ajoutées lors d'une restauration apparaissent dans lo texte, mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont pas été filmées. Additional comments:/ Commentaires supplémentaires; L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails de cet exemplaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibliographique, qui peuvent modifier une image reproduite, ou qui peuvent exiger une modification dans la méthode normale ue filmage sont indiqués ci-dessous. I I Coloured pages/ Pages de couleur I I Pages damaged/ n Pages endommagées Pages restored and/or laminated/ Pages restaurées et/ou pelliculées 0 Pages discoloured, stained or foxed/ Pages décolorées, tachetées ou piquées □ Pages detached/ Pages détachées I V Showtluough/ L__I Transparence int varies/ inégale de l'impression □ Quality of print Qualité inégale includes supple Cor>iprend du matériel supplémentaire I I includes supplementary matériel/ □ n Only édition available/ Seule édition disponible Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues, etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image/ Les pages totalement ou partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure, etc.. ont été filmées à nouveau de façon à obtenir la meilleure image possible. This item is filmed at the réduction ratio checked below/ Ce document est filmé au taux do réduction indiqué ci-dessous. lOX 14X 18X 22X 2SX 30X 7 12X 16X 20X 24X 28X 32X The copy filmed hère has been reproduced thanks to the generosity of: National Library of Canada L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la générosité de: Bibliothèque nationale du Canada The images appearing hère are the bast quality possible considering the condition and legibility of the original copy and in keeping with the filming contract spécifications. Les images suivantes onv été reproduites avec le plus grand soin, compte tenu de la condition et de la netteté de l'exemplaire filmé, et en conformité avec les conditions du contrat de filmage. Original copies in printed paper covers are filmed beginning with the front cover and ending on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover when appropriate. AH other original copies are filmed beginning on the first page with a printed or illustrated impres- sion, and ending on the last page with a printed or illustrated impression. Les exemplaires originaux dont la couverture en papier est imprimée sont filmés en commençant par le premier plat et en terminant soit par la dernière page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration, soit par le second plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires originaux sont filmés en commençant par la première page qui comporte une empreinte d'impression ou d'illustration et en terminant par la dernière page qui comporte une telle empreinte. The last recorded frame on each microfiche shall contain the symbol — •► (meaning "CON- TINUED "), or the symbol V (meaning "END"), whichever applies. Maps, plates, charts, etc., may be filmed at différent réduction ratios. Those too large to be entirely included in one exposure are filmed beginning in the upper left hand corner, left to right and top to bottom, as many frames as required. The foliowing diagrams illustrate the method: Un des symboles suivants apparaîtra sur la dernière image de chaque microfiche, selon le cas: le symbole — ^ signifie "A SUIVRE", le symbole V signifie "FIN". Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être filmés à des taux de réduction différents. Lorsque le document est trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite, et de haut en bas, en prenant le nombre d'images nécessaire. Les diagrammes suivants illustrent la méthode. ■ 1 2 3 1 2 3 4 5 6 Il . »î D': fl D ABRÉGÉ Û'HISTOIllE DU CANADA A Tj'uSAGE D E S J E UNES E 1^ U D I A iN T S DE LA PROVINCE DE QUEBEC PAR K j 7 , ■• ■ \ ;' * F. X. TOUSSAINT l*rf>f'<»Ksenr h YKcolc Normulc-Lavul. \ .1.1, tp. ♦-^■.<»>K »- y ÇhUÉBEC ati:mer typographique de c. darveaû 1874 lia Enregistré conformément à l'Acte «lu Parlement du Canada, en l'année 1874, par F.-X. Toussaint, Prof., au Bureau du Ministre de l'Agriculture. Il Canadii, [Jureaii tlii :aPSS*»*P«; 'Ut •,./ À '' PRÉFACE. Kncore un nouvel Abr(?gé do l' Histoire du Canada! — C'est le reproche que nous adresseront beaucoup de per- i«onnep, surtout les libraires. , Eli bien ! oui, encore un nouvel Abrégé, et, malgré co rcprochvjj'ious osons espérer que ce nouveau venu sera bien accacilli. > ... Les nombreux xVbrdgdsqui existent d^jîi joignent presque tous au mérite de l'exactitude des faits et des dates, l'éléganco du style et les autres qualités littéraires do la narration. Le lecteur sent que le souffle du patriotisme a passé sur ces pnoces, et inspiré t\ la plume qui les a écrites le bel et nob!o enthousiasme ([ui y parle. Aussi, recommandons-nous la lecture de ces Abrégés aux fdniilles canadiennes qui main- tiennent la louable habitude de réunir tous les soirs leurs membres autour du foyer, pour y faire une lecture utile. ^lais ces livres, lorsqu'ils sont imposés comme livres d'étude aux élèves, laissent immédiatement voir deux gi-ands défauts: d'abord, ils ne sont pas assoz abrégés: ils contiennent beaucoup do détails, intéressants il est vrai pour l'amateur de la lecture, mais qui viennent inutilement effrayer la mémoire du jeune étudiant; en second lieu, ils ne sont pas didactiques. Ce dernier défaut a déj^ été signalé, au mois de janvier dernier, i\ une séance de l'Association des Instituteurs do Montréal. Il y a été re- connu qu'il fallait ou un nouvel Abrégé de l'Histoire du Canada, ou tout au moins ramener le plan des anciens abrégés à un plan plus didactique. Professeur d'histoire à l'Ecole Normale-Laval depuis 1 II PBÉFAOE. près de dix-huit ans, nous savons par notre oxpd- rience les difficultés que l'élève rencontre en étudiant notre histoire nationale dans ces abrégés. Aujourd'hui, pour répondre à l'appel des Instituteurs, pour répondre aussi à la prière des supérieures de plusieurs commu- nautés religieuses, dont ce témoignage de confiance nous honore, nous publions ce livrC; fruit de notre expérience acquise au professorat et de notre aflfeotion pour la joi- nesse canadienne-française. Les deux défauts dont nous avons parlé plus haut, nous avons travaillé tout spécialement à les éviter. Nous avons recherché la forme la plus analytique possible, et nous y sommes parvenu en généralisant les faits et en les groupant dans un ensemble que l'élève embrassera d'un coup d'œii. Grâce à cela, et aussi à ce que les sous-titres apparaissent en caractères bien nets et bien distincts, nous avons pu éviter à l'Instituteur l'ennui d'un questionnaire. Nous avons voulu faire un livre d'école, et nous croyons avoir réussi. Comme histoire, notre Abrégé est complet ; nous n'uvous rien omis de ce qui est important à connaître. De plu", nous avons consacré aux progrès moraux, intellectuels et matériels de notre patrie quelques pages que l'élève lira avec profit. Et cependant, tout entier, notre Abrégé contient à peine cent pages. Ce qui n'empêche pas que cet espace laisse place à plus de développements sur les principaux événe- ments de notre histoire nationale, que les deux cents pages in-18 dans lesquelles l'abbé Drioux a renfermé l' Histoire de France et celle d'Angleterre. -.—■?*ï-:_*r*-7r^^* ■ Maintenant que le but de notre travail est expliqué, qu'il nous soit permis d'espérer que nous avons travaillé utilement pour la jeunesse canadienne-française, et de ma- nière à lui bien faire connaître et aimer sa patrie. .,f.M:tt-frmmmfss0^'^'''^0^^^^^^^' .\lir#. mmm-'^^m''^ ro expd- dtudidnt iourd'hui, répondre i commu- nce nous xpérience r la joi- ^AliREGlC WIISÏOIRE DU CANADA US haut, r. Nous ssiblc, et et en les era d'un ous-titres 3ts, nous ionnaire. croyons 3 n'uvous De plu*», îtuels et lève lira b à peine se laisse s événe- »ts pages Ilibtoire expliqué, travaillé de m&- DECOU VERTES ET PRISES DE POSSESSION Découverte de T Amériquo.— Christoplic C9lonib, né i\ Gènes, étant nu service du roi d'Espngnc, rdvéhi, en 1492, i\ l'Europe étonnéi;, roxistoiicc d'un Nouveau iMondo. Aussitôt le;-! principales Pui.-;Kancc3 maritimes de cette opoijue y envoient des découvreurs, prennent possession do vastes contrées et se partagent entre elles le Nouveau Monde. Bientôt après, une foule d'aventuriers à la recherche de cette terre de richesses nicrvcilleusos p:ireourcnt en tous sens le nouveau continent, et jettent les fonJeaients de plusieurs Colonies importantes. Colomb— ses voyages. — La première terre à la- quelle Colomb aborda Tut l'île de 8,in-8alvador. une des îlesLueayes; dans le mônic voyage, il découvrit Cuba et Saint-Domingue, où il bâtit un petit fort. A son troi.sième voyage, en 1497, il suivit les côtes septentrionales de l'Amérique du Sud. ^ On n'a pns donné le nom de Colomb au Continent qu'il découvrit, c'est une des nombreuses injustic3es dont les p]spagnols se rendirent coupables envers cet illustre navi- gateur. C'est i\ Améric Vespuco qu'était réservé cet honneur. 4 lIlbTOiaE DU OANADA. OAirri^î DE L'A^IÉUIQUR. EapaRiio.— Coloml), Cortoz, Pizarre et d'autres navigateura cloiiiiùiviit à l'I^lspagiie le Siul-K.st et lo Sml-Oucst des Etats- 111118, le Mexique, rAinéiique Ceiitmle, le Venezuela, la NoMVeIIt,'(iiivt«;\(le, 1' r!](iu;vteur, le Pérou, la Bolivie, lo Chili, le Piinigiiay, rUra^^uay, la République A.rgeutiue et la I^atu'^oiiie. Portucal.— Le Portugal prit posscseiou du Brésil, décou- vert, en 150U, par Cnlii forment aujoiu-d'hni les l<]taty-Uiiis, passa aux Anglais. Fiance, — Sous le régne de Françris 1er, Jean Vérazzani, florentin, fut envoyé, en 15'23. à la découverte de nouvelle» terres. Ku l.'i.'M et en 1535, Jacques Cartier, habile naviga- teur de 8t.-MaIo, visita le golfe 8t.-Laurent, découvrit le Canada il en prit possessi.jn au nom du roi de France. La France a colonie le Cauaila ou Nouvelle BVancc, l'Acudie et la L tiùsiaiic. cl • • m de paj de JACaïïES CARTIER. Premier voyage. — François 1er, désirant (établir une colonie eu Amùrir|uo, revêtit; Cartier d'une commission qui l'autorisait à prendre possession de tous les pays qu'il fiécdtvrirait. Cartier partit le 20 avril 1531, avec deux vaisseaux d'environ 50 tonneaux. Il visita les côtes do Tcrroneuve, entra dans le j^oîfe St.-Laurent par le détroit de Bclle-Isk m.4- .»'^'*' JACQUES OAUTIEI». îvvigateura lies EUts- ôzuéla, la lo Chili, ne et la 'il, (lécou- s naviga- t Jean et U. Plus onie com- ichusetta, ivait U'u s au jour- sud, vers ^ u?eau. récs qui i. îrazzani louvell*» ! naviga' uvrit Je France, établir mission ^3 qu'il isscaux ineuve, le-lsie et longea les côteu '\\i Labrador, l^^n.suito il o»itr:i, !c îf juillet, diiUS une baie qu'il appela !J:iic Je.^ OhilourH. A sa sortie de ectto baie, la violence du vent ro]»liL;ca de chercher un refuge dans colle de Gasptî. Prise de possession.— Cartier prit possession du pays en arborant, au (b)id do la });iio, une croix surniontéc des armes de France. Jiti jour de l'Assoniptiou, il mit ù. la voile pour retourner en Franco. Deuxième voyage de Cartier. — François T, Cartier do Foucz i dans la l'absence construit à souffrir v^ièro une France, udaconé. î^uerres ôaliorent Canada. s do la •die, dos utenant- uenay. -!> ui reçut val n'o- arijua à do cin(j '.-Croix, li avait au Cap- isbours:- re quel- cnionta JACQUES CARTIER. lï lo fleuve, espérant toujours trouver un passage pour arriver îiu Sagucnay ; mais il ne put remonter plus haut que io Sauit St.-Louis, Cartier retourne en France. — Pondant l'iiivcr, les Français furent plusieurs fois inquiélds par k?s Sauvages. Aussitôt que le printemps fut arrivé, ils se hâtèrent de retourner en France. Sur les côtes de Terre-Neuve, Cartier rencontra Mr. do RoLerval, dont l'cxpoditlon so composait do 3 grands vais- seaux qui amenaient 200 personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs hommes de qualité. Kobervai voulut engager Cartier à retour'»er avec Ini ; mais le capitaine Malouin, déscspéM-ant prob:iblonicnt du succès do rentre- prise, leva l'ancre secrètement la nuit suivante. Roberval hiverne danslo pays. — Kobervai vint se fixer, en 1542, à Charlesbourg-Koyal, que Cartier venait de quitter et changea ce nom en celui de Franco-Roy. llobcrval renvoya en France deux de ses vaisseaux poiv- ra pporter Ic^ provisions nécessaires à la Colonie pour le prin- temps suivant; mais lo roi. au lieu Je lui envoyer des socours et des provisions, le rappela, en ISlo. Depuis cette date jusqu'à la fin du seizième siècle, il ne fut tenté par la Franco aucun établissement en Améri((ue. Jjos vaisseaux continuaient cependant à faire la pêche do la morue sur les bancs de Terre-Neuve. Essai de colonisation par le marquis de la Roche. — Vers la fin du 16c siècle, le man|uis de la Huche obtint do Henri II [ des lettres patentes le nomm;int lieutenant-général et vice-roi des Terres-Neuves et d'autres pnys qu'il pourrait découvrir. En 1598, ces lettres pa- ' entes furent confirmées par Henri lA-^. Le marquis de la lloeho partit avec un seul vaisse.tu, emmenant 50 repris de justice, qu'il débarcjua sur l'île do Sable, en attendar.fc q i il tionvar. sur le continent un Heu propre à établir une colonie. Au retour, les \'ents contraires ne lui permirent pas d'y aborder, et ces infor- tunés restèrent sur cette île pendant plusieurs anné.>s: ils n'étaient plus qu'au nombre do douze, lors(juo le roi, 8 HlSTOlîlE Hli CANADA. iiifurmé du so>'fc dq ces mallicurous Jéliisiidn, les ciivoj^a chercher. M. de Chauvin. — L;i comiin'ssion du Marquis de hi Roche passa aux mains de Mr. Chauvin on 1500, et ce navigateur s'occupa' exclusivement do la traite dos pellete- ries. Après la mort de Chauvin, en IGOl, sa commission passa au commandeur de Chutes, gouverneur de Dieppe. Compagnie de M. de Chates.— M. de Ch.ites forma une compagnie puissante. Pontlii' i?no funçaise 'oiubou- Oi-oix). i froid, ommcs. l'ts, ac- 'eiiibar- ui Cap DU3 les I avantages qu'il cliorcliait, M. do Monts revint îl Ste.-Croix; Ipuis les Français se rembarquèrent sur les deux navires et [allèrent fonder en Acadie uu établissement, auquel on fdoniia le nom do Port Koyal (aujourd'hui Annapolis). CANADA. * Étendue. — Le Canada, avec ses limites actuelles, est me immense contrée do rAméritjuo Septciitrionule, égalant rji superficie presque f Europe. Il s'étend de l'Atlantique m Pacifique, et de la frontière des Etats-Unis à la mer [Glaciale. 8ous la domination française, la Nouvello Franco coni- ■prenait les vallées du St.-Laurent, des Grands Lacs, du jMississipi et celle de l'Obio, son alHaent. Provinces. — Les 7 Provinces du Canada et riin- [nionse territoire du Nord-Ouest ont été colonisés par la [France, à des époques différentes : 1*^ La Nouvelle-Ecosse (Ac.idie) fut colonisée en loOt ; le Nouveau-Bruiisv/iek fut primitivement attaché à la Nouvelle Franeo et ensuite à l'Acadie. 2^ La Province de (.^uoboc fut colonisée en 1G08. 3*^ La Province d'Ontario lit partie do la Province de Québec jusqu'en 1791. 4*^ Manitoba, comprenant les anciennes colonicr de la llivière-llouge et du Portage, a été colonisé par dos Fran- çais et des Anglais au commencement de ce siècle. 5'^ La Colombie anglaise doit ses premiers colons à ses mines d'or, qui, depuis un peu plus do 25 ans, y attirent une foule d'aventuriers. 6^ L'Ile du Prince Edou ird a été colonisée eu 1713. 7*^ Lo Danois Anskolk a découvert la baio d'IIudson. Depuis 1G72, la célèbre compagnie de la baie d'IIudson a établi sur cet immense territoire des postes pour y exploiter le commerce des fourrures. Forts, — Pour se maiutenir dans ses vastes possessions 10 HISTOIHB DU CANADA. et se préserver contre les attaques des Sauvages, la France éleva sur plusieurs points un grand nombre de forts. Parmi ces forts on remarque ceux de Québec, des Trois-Kiviùros et de Montréal, sur le St.-Laurcnt; ceux de Sorcl, de Chanibly, do St. Jean, de St. U'rédéric, et de la Pointe X la chevelure (Carillon), sur le Kiehelicu et sur le lac Cliampiain ; ceux de Oataracoui ou Frontenac, de Niagara, du Détroit, de la ['resqu'île, sur les grand;5 lacs ; ceux de Duquesne et do Machaub, dans la vallée de 1 Oliio ; celui de Uontreoccir, à l'ouest du lac Supérieur. Sauvages. — Lorsque les Français s'établirent dans la Nouvelle France, ils y trouvèrent plusieurs nations ou tribus 'le Sauvages. En remontant le fleuve, on remarquait les Montagnai.s dans le Labrador; les Algonquins, au nord du St. Laurent; les Outaouais, sur la rivière de ce nom; les ï lurons, sur le bord du lac auquel ils ont donné leur nom; les nombreuses tribus des Sioux, des Miamis, des Oatagamis, etc., à l'ouest, ot au sud du lac Sapériear; la confédération des ciu(( tribus des Troqnois, ;iu sud du lac Ontario, dans TEtat. do New- York ; les Etchemins, au suri du St.-Laurent; les Abénaquis, qui, avec lis.s llnrons, furent les alliés les plus tidèlcs des Franfr.iis, dans i'Etal. du Maine et sur les bords da St.-Laureiit; cuiv.i les Mie- Jures ou Souriquois, du'is l'Acadie. Caractère et mœurs des Sauvages.— Tous ces Indiens étaien*'. d'une iiaurc .-:r,aturo et bien proportionnés. Jjcur teinî. était cuivrvi, hurs yeux généralement bruns, It^nrs clieveux ioiurs et iioii's. Tls étaient très-intelligents. AsS(r/. doux dans la p lix, ils étai^'ut d'une cruauté révol- tante diir^s leurs expé'iitions guerrières, faisant souflVir à leuvs prisonniers les tourments les plus alFreux, et poussant la barbarie jusqu'à mamrcr la chair sanirlantc de leurs victimes. Industrie. — Faire des arcs, des flèches, des tomo- haks, des canots d'écorce, des tilets: voilà, à peu près, à quoi se bornait l'industrie des Lidiens. Les hommes faisaient la chasse et la peohc. Les femmes, regardées comme des esclaves, étaient traitées avec mépris pak les hommes. Elles se livraient aux travaux les plus pénibles. JACQUES CARTIER. Il Religion. — La rc]ip:ion des Tndicns «5tait un paga- nisme î^rossicr. Ils croyaient à roxistenco de deux dieux ; l'un bon, qu'ils appelaient le bon Maititon ; et l'autre miu- Ivais, qu'ils appelaient le mauvais Mnniton. Ils avaient ■unôuléo confuse des peines et des récompenses après la i mort dispensaient que ceux qui avaient ét($ bons pendant ila vie, allaient dans un pays où la chasse dtait abondante, Ut que ceux qui avaient été méchants, étaient envoyés Idans un pays où il n'y avait ni chasse ni poche. GoaveJnelne^t. — Les Sauvapjes n'avaient aucune rftjriuo réMi:icre d.î gouvernement. Plutôt républicains que nionarcliisteH, il:^ n'obéissai'ont qu'à des chefs qu'ils se choi- sissaiciit libaMucnt paumi les plus braves et les plui élofj lents de la tribu. l'RE.MIfiilE 1>AHT:I.K. DOMINATION FRANÇAISE 1G08 à 17G0. Cl J pout m Cl) où logil ;iu bcn rilEMrÈRE ÉPOQUE. 1608 à IGG:5. I. SAMUEL. DE CHAMPLAIN. 1G03 à lG2a. M. de Monts, l lieutenant -gêné rai, le comte de Soissons, le Prince de C^ ]):ircc qu'on roc^Muint (jn'c.'lld ôtiiit ijevonno un ob.-lacle à i'6trtbIiH8onKMit des nuinulaciurcs dan.s le paysi, Plusieiu's sci^MU'urs l'raiiç'iiH riiiiiés hii-tforcnt ItMir patrie, et vinrent se (ixcnlans la Nuuvcllu France; ils anicnèront avec eux une paille «le leurs serts, (jui «'ctaMireut, autour il'enx. De.s oMioIers de mérite, entourés de lenr.s .soldats oo-intne cen- Hilaire.s, n'établirent aussi dan.s lo payn. C'est aijud qu'ont été l'orniéen nos premières paroisses ; entre autres, celles de la côte de iJeauprô, de l'Ile d'Orléans et do la ris iore UiclK-lieu. Fortifications. — L'habitatiou do Québec était en très-mauvais état; Ohaniplaiu voulut y ronu'ilior on faisant construire, en 1(320, sur la colline oii se trouve aujourd'hui ia l'iatc-lbrine, ou Tcrrace-Durlinm, un Kort, qui est tlé- fii;;nc sous le no-ii de (jlulteau St.-TiOuis. Ce clulteau a servi dj demeure ù tous les gouverneurs iVant^ai.s et i\ tous les t2;ouverncurs anglais jusqu'en 1834, épo'que où il fut cousuuK jiar un incendie. • 'v ' * . En IGIl, pour assurer ses découvertes et protéger le co'.umerec, 01nm|ilaiu bâtit un fort, qu'il nomma Place- lloyale, au lieu même où, trente ans plus tard, on fonda Montréal. Déclaration de guerre. — La guerre éclata entre l'Angleterre et la France au niom(!nt ou la (yompngnie des (yont-Associés venait d'être organisée par les soins de Champlain. Les premiers vaisseaux que la Compagnie expédia lurent pris par les trois frères Kcrtk : Jiouis, David et Thomas, étaient français et, hug\ienots. Par suite dos guerres religieuses d': cotte malheureuse époipie, ils criaient passés au service de l' Angleterre. David s'empara du Port-Royal et de Tadousnc, et envoya ensuite une clialoupo sommer (!!hainplain do lui livrer l'habitation do Québec, Celui-ci lai lit une réponse si lière, que David Kcrtk jugea prudent de se retirer. Capitulation de Québec. — Kn MV2d, une escadre anglaise, sous les ordres des frères Kert.k, jeta l'apcrc dans la rade do Québec : Louis Kcrtk somma Champlain die lui livror la plaça. Les vivres et les munitions man*? ï<*5é«i|i^*!^'*ï*5'^»5l?KS''#^# niKMIÈUK DOMf.VATIor^ ANCILAISF!, 19 favorisa iirinle, ou :i oh-iacle lU* palrio, •i.'iit avec nr d'oux. HllllU! Cl'U- u'ont été lo la ciitc le; II. as était en lîn t'ii:i;uit j jurJ'liui li est tlé- îlifitcau a et à tous où il tut % rotcircr lo ™ ,»a Place- | on fonda a ta entre )ni:;!iic des soins de Compagnie : Jiouis, Par suite poijue, ils lOUSMC, et in de lui 1 roponsG ror. 10 cpcadrc a l'apcro 'hamplain ons man- quaient : aussi Olianiplain so vit dans la triste nt'ocssito dj livrer Quéljoo aux Anutais. Il obtint une composition assez avanta.'^euso, et les Français l'un-nt traites aveo politessosse-.'. iareligion catholique en Canada et la convor.-iou dos Sauv;ii;o.'. Elle trou\,. un dii-jne clief dans M. de Maisonncuvc, un des a-'sociés; il fut nommé pjouvcrneur de 31ontréal, où on dérivait établir une bour- gade fortifiée. M. de i\l;ii.!onncuve arriva ù Québec en Septembre IGJrl, amenant plu.siours faîuiiles de Franco. La saison étant trop avancée, il hiverna à Sillery. Au printemps, le 17 m ù de 1042, iM. de Maisonneuvc arriva à ]\[ontréal aceoinpjiuné de M. de Montmagny et du supérieur des Jésuitef», qui y célébra la mcse ce jour-l;i. On &e mit immédiatement à l'œuvre, et on vit bientôt s'élever le toit des premièics mr)i,so!î:s do Montréal. Le nom de Ville- Marie fut donné à la ville naissante par M. de Maison- neuve ; mais, en dépit de son pieux fondateur, celui do Montréal a prévalu. Iroquois. — Les Iroquois, luimiliés sour, M. de Chara- plain, mais non vaincus, pu-urent plusieurs fois en armes sous l'administration de M. de Montmagny. En 16i0, ils tombèrent à i'improviste sur utie tribu de Ilurons et en firent un grand niassacrc. Pendant qu'un conseil se tenait aux Trois-Rivii^res au sujet de la paix, l«^s L-oquois en sortirent pour aller piller plusieurs canots d'Algonquins et de Ilurons qui arrivaient chargés de pelleteries. Jja négociation fut rompue immé- diatement : co procédé indigne mont de se fier à la bonne foi de ces barbares. qu'il était impossible Fort Richelieu. — :\r. do Montmagny fit ériger un fort à l'entrée de la rivière llichelicu. 8cpt cents Iroquois vinrent atta(|uer les travailleurs, mais ils ne purent les cmpOcher de le finir en p-u do temps. En 1041:, ils attaquèrent Ville-Marie^ oi\ ils tuèrent trois hommes et en blessèrent trois autres. Vers le même temps, ils brûlèrent plusieurs bourgades do Hurons et en massacrèrent les habitants. Les Pères Jogr.c et Pressani tombèrent entre kurvs mains et furçnt bien maltraités, ^« ;.yl>>»îM».:t»Wî^:f:*»'t»|=i-!i|SWB»«!#-:-':W< LOUIS d'aillebout de coulonge. 23 |fc Ibx'iudo îomposéc de cette Il Canada 11'; no cil et' It nOUiill'^. me bour- udbec en Franco. Jisonncuvo ^ny et du ii'-ià. Oa 'élever le de Villû- ) Maison- celui do de Cham- 5 CQ armes 1610, ils ons et ca Livu^rcs au aller piller arrivaient pue imnid- inipossiblo La paix fut conclue aux Trois-llivièros entre les Fran- çais et tous les Sauvages, mais elle ne lut pas de longue durée : car, en 1G47, les Iroquoi.-^, «livi.scs en petites bandes, brûlèrent le fort llii^iielieu, hurpriront les A!gon({uin9, qui, C''inptant sur la paix, s'étaient di.^poràés pour chasser. Eu 1G4G, le Père Joguc fut tué d'un coup de hache pai Iroqi dans la cabane d'un ïiuron. uois, Difficultés entre les Colons et la Compagnie. — Des difficultés au sujet do la traite des pelleîerics s'étaient élevées entre les habitants et les Ccnt-A-isoeiés ; elles furent réglées par un traité s!gnj entre les deux parties et contirnié par le roi, en 11! 15. Le.s habitants obtinrent la traite des pelleteries, nuis seulement pour l'écliauge do leurs produits, aux conditioiis suivantes: l'-* ils devaient payer le clergé, les f.)netionna.ires publics et toutes les dépenses de l'administration ; 2^ ils devaient faire venir tous les ans au moins 20 personnes; S'' ils devaient payer mille livres de peaux de castor. Départ de M. de Moatmagay. — M. de iMont- inagny s'était toujours conduit avec taiit de sagesse, de piété et de désintéressomont, ([u'il était également aimé et respecté des Français et des Stuvages. Mais la cour ayant pris la résolution de ne laisser les gouverneurs eu place (jue trois ans, il reçut i'urih-c de laisser sou gouver- nement. ** Il emporta, dit le Père Lalem.int, les regrets de la Colonie, et une mémoire éternelle do sa prudence et de sa sagesse ". ériger un .s Iroquois purent les ils tuèrent *s le même rons et en. t Bressani aités, III. LOUIS D AILLEBOUT DE COULONGE. lGt8 à ICôI. Le duc du DancUlc, Vice Uni. Arrivée de M. D'Ailiebout.--Le successcnr do M. Montmagny l'ut jM. d'Aillebnut. Ce nouveau gouver- neur était, comme ses deux prédécesseurs, un hoiiimc do bien, d'une piété exemplaire et plein de bonne volonté. Il »ifflS».r<«?»? 24 IltSTOmE DU OA.NADA. !••;': fut reçu, à son arrivée à Qudbec, par M. de Montuiagny, <\m lui fit uivG r(5cGption magnifique. Conseil de Québec. -M. d'AilIebout apportait un 6àit royal, portant : 1^ quo le ^xuvcrncur-pîtMKÎral devait a l'avenir être nommé pour trois ans seulement; 2'^ quo le roi créait un conseil composé du gouverneur, du supérieur des Jésuites, en attendant ([u'ii \ eût un évoque, de dsux habitants élus tous les trois ans par les coi. ^eiliers et par les syndios des communautés de Québec, des Trois-lliviires et de Montréal ; le dernier gouverneur avait le droit de faire partie de ce conseil, s'il résidait dans la Colonie. Ce conseil avait tous les pouvoirs judiciaires et cxéeutii'-!. Invasions des Iroquois. — Le 4 juillet 1618, la bourgade huronne de St.-Joseph, composée de 400 familles, fut attaquée à l'iniprovistc par les Iroquois. Ces barbares massacrèrent ou firent prisonniers prés de 700 lîurons. Le Pore Daniel fut tué au milieu de ses chers néophytes, après en avoir baptisé un grand nombre aui milieu du massacre. L'année suivante, le IG mars, les Iroquois revinrent au nombre d'environ 1000, presque tous armés d'arque- buses, que leur vendaient les îlollandais. Ils attaquèrent d'abord la bourgade Saint- Ignace, et tueront ou firen; pri- sonniers tous les Ilurons de ce bourg. Us allèrent ensuite brûler la bourgade Saint-Louis. Martyres des Pères Lalemant et Brébeiif.— Les Pères do Brébeuf et Gabrit;l Lalemant furent pris pen- dant qu'ils baptisaient les catéchumènes restés dans la bour- fade. Ces bons Pères n'avaient pas voulu suivre les 500 [urons qui s'étaient échappés. Les I-roquois les firent expirer dans les plus horribles tourments ; ils leur mirent des tisons, ardents sur la langue, pour les empêcher de prononcer dans leur supplice le saint nom de Jé.iup. Dispersions des Hurons.r-Les liabitants de quinze bourgades prirent le parti d'abandonner leurs oabanes, et de chercher leur salut dans les bois ou chez les nations voisMiea. Los Jésuites abandonnèrent leur résidence de Ste,- î^ario, et suivirent 300 familles dans ITie St.-Joseph, '¥ •■««îSSWMBSfl^ ~'§^-JtfiflÊ0tnmM'-'0t>i>f'- JEAN DE LAIT20N. 25 igny, qui ortait un de va H .1 '^ quo le iupéricur de d3ux rs et par i-llivi:ires droit do nie. Ce tifs. HM8, la > familles, ; barbares Ilurons. idophjtes, iiilieu du revinrent i d'arque- :taquèront fircnù pri- ut ensuite 3beuf. — ; pris pen- js la bour- 0 les 500 les liront ur iniront iCelier do s. 1 de quin'.o ibanes, et s nations i Attaque de la bourgade Saint- Jean. — Le 7 ddccmbrc 1(310, les habitants de la bourgade Sdnt-Jean furent presque tous massacr os par les Iroquois. Le Pùro Garnicr fut tué avec ses néophytes en exerçant son saint ministère. . > Reste des Hurons. — Parmi les Hurons qui échap- pèrent à la mort, les uns se donnèrent aux vainqueurs, et furent incorporés à la nation Iroquoise; les autres vinrent se mettre sous la protection du fort de Québec. Ils furent envoyés d'abord à i'îlc d'Orléans, puis à Sillery, et de là à Lorette, oiÀ en voit encore les faibles xfistes. IV. JEAN DE LAUZON. ; 1651 à 1G56. Le duc de Danvifle, Vice-Roi* Arrivée de M. do Lauzon. — M. de Lauzon Cirriva à Québec, accompagné de ses deux fils, en octobre 1651, peur ren)placer M. d'Aillebout, dont les trois années étaiisnt expirées. Le nouveau gouverneur trouva la Colonie dans un état de gï-ande faiblesse. Evénements remarquables. — 1^ Los courses et les déprédations de.i Iroquois ; 2'^ l'arrivée d'une notkvelle recrue obtenue par M. do Maisonneuve pour Ville-Marie, sont les événonionts les plus remarquables arrivés pendant les six années do l'administration de M. de Lauzon. Courses des Iroquois. — La destruction dos Hu- rons, tidôlcs alliés des Français, causa dans la Colonie une pénible sensation. L'inquiétude était dans tous les esprits. Les Iroîjuois, enivrés du sang des Hurons, avaient soif de celui des Français et ne songeaient rien moins ^u'à les exterminer. ^'' '^' '- * ■ •• "' " Kn juiti 1G51, les Iroquois attaquèrent les Français î\ la Pointe Saint-Charles, près de Ville-Marie; ils furent ropou'îsés par Charles Le Moine, qui ne perdit que quatre hOiUUTCS, 26 HISTOIRE DU CANADA. Dans le mois Je juillet suivant, 200 Iroquois assiégèrent l'hôpital de Ville-Marie sans plus de succès. L'année 1652, ils tuèrent M. du Plessis-Bochart, gou- verneur des Tiois-lliviôres, et quinze de ses hommes. C'ijtait kl plus grande perte que les Français eussent en- core fciitc dans leurs guerres contre ces barbares. Ils massacrèrent, la même année, le Pore Buteux, avec ses conducteurs, suv le Saint-Maurice. Le Père Biiteax fut le septième martyr de la Nouvelle France, immolé par la main des Iroquois. En août 1G53, 500 Agniers assiégèrent le fort des Trois-Rivièrcs pendant quelques jours. Le 6 novembre, ils demandèrent et obtinrent la pais. Recrue de M. de Maisonneuve. — M. de Maison- neuve amena de France cent hommes recueillis dans le Maine^ l'Anjou, le Poitou et la Bretagne : tous étaient jeunes, robastcs, courageux et connaissant le métier des armes. Ils avaient aussi tous une profession ou un métier oûpable de les faire vivre et de les mettre en état de se rendre utiles à la Colonie ; mais avant tout ils étaient de mœurs irréprochables. Cette recrue fut reçue avec grande satisfaction dans toute la Colonie et sivrtout à Ville-Marie, dont elle tripla k population. C'est par l'arrivée de ces hommes aue Ville- Marie devint réellement une ville lors qu'un poste militaire. Couvent de Notre-Dame. — Les hommes ne don- nèrent pas seuls l'exemple de l'héroïsme dans ces temps de carnage et de désastres; les femmes prouvèrent que le courage pcujt se trouver dans le cœur d'une femme aussi bien que dans celui d'un homme. La sœur Marguerite Bourgeois, digne imUatrice des Dames Ursulines et Hospitalières, ses devancières dans la Colonie, arriva, en 1653, à Ville-Marie, le lieu le plus exposé à la fureur des Iroquois, et fonda le couvent de Notre-Dame de la Congrégation. Ce couvent et les nombreuses missioLs qui en sont sorties, font honneur à> Montréal et au pays entier. Départ de M. de Lau2on.-^PaQâ Vété de 1656, imes que Ville- n'ayant été jusqu'a- V. V'-^Amm»: ^WM'Si^i'i ..|a».,ilWlliiiri»|iij^ d'argenson. 27 isiégèrent lart, gou- hommes. ssent en- 3UX, avec Bilieux imolé par fort dc3 a pair. e Maison- s dans le is étaient dtier des un mdtier ^tat de se étaient de ition dans e tripla la lue Ville- l jasqu'a- es ne don- temps de le courage bien que Bourgeois, lières, ses ille-Marie, et fonda !€ couvent t honneur de 1656, M. de Lauzon, se voyant avancé en ilge et se croyant în- eapablo de gouverner la Colonie dans les circonstances difficiles où elle se trouvait, prit le parti de retourner en France. Il laissa le commandement à son fils, qui lui- tnôme, quelque temps après, le transmit à M. d'Aillebout, qui le garda jusqu'il l'arrivée du successeur de son père* V. riERRE DE VOYER, VICOMTE D'ARGENSON. ':'¥ 1658 à 1G61. L« duc de Danville et le Marquis dé Feuquière, Fice-Rois. Arrivée de M. d'Argenson. — M. de Lauzon eut pour successeur le Vicomte d'Argcnson, qui arriva à Québec le 11 juillet 1658, et fut reçu avec distinction par M. d'Aillebout. M. d'Aillebout se retira ensuite à Montréal, où il mourut deux ans après. M. d'Aillebout est le second gouverneur dont les restes rc^joscnt dans ce pays. I Evénements remarquables. — Pendant les trois années de l'administration de M. d'Argenson, il y eut doux événements bien di.!;neâ de remarque dans l'histoire de la Nouvele France : 1*^ l'arrivée de son premier évoque; 2® la fondation du séminaire de Saint-Sulpico, à Montréal. Ajoutons les courses des Iroquois et le beau dévouement do .DoUard. Séminaire de Saint-Sulpice.— Le vénérable M. yOUier fut le fonclatcur du Séminaire de Saint-Sulpice. La compagnie de Montréarl céda ses droits, tant au temporel qu'au spirituel, au Séminaire de Saint-Sulpice. Quatre Sulpiciens, ayant à leur teto Gabriel de Que3'lus, arrivèrent à Ville-Marie dans l'été de 1G57. L'abbé de Queylus, eu sa qualité do vicaire apostolique, vint se fixer à Québec, : chef-lieu de la Nouvelle France. - Services rendus par oette maison. — Toute ^ la Colonie, dit Charlevoix, fut charmée de voir un corps accrédité, puissant et fécond en excellents sujets, se charger ^mfm<^. ta HISTOIRE DU CANADA. de défricher et Je faire peupler une Ile dont les premiers possesseurs n'avî'ient pas poussé l'établissement autant qu'on l'avait d'abord espéré. La maison de Saint-Sulpico a rendu et rend encore dimnienscs services ù l'île do Montréal et particulièronient ù la ville : ses grantjes ri- chesses sont employées à l'entretien du culte et à l'instruc- tion chrétienne de plusieurs milliers de petites filles et de de petits garçons. La fondation du Séminaire do Saint- Sulpice date de 1659. Invasion des Iroquois. — A peine Mit d'Ar- î];onson fut-il installé au Château Saint-Louis, que les Iroquois vinrent massacrer des Algonquins, sous les canons même du fort. On les poursuivit sans pouvoir les atteindre. Attaque des Trois-Rivières. — Peu de temps aprôa, ris s'approcheront des Trois- Rivières pour surprendre ce poste. Ils envoyèrent vers M. de la Pothcrie huit hommes pour parlementer ; M. de la Potlierie, comprenant leur dessein, arrêta ces hommes, eu garda un et envoya les sept autres au gouverneur, qui les fit exécuter. Ce coup de vigueur procura à la Colonie quelques mois de repos. - Triste position des Français. — Aucun secours de France n'arrivait ; les Iroquois, irrités par leurs récentes défaites, devenaient de plus en plus menaçants. Les Colons ne pouvaient plus s'éloigner des forts sans courir risque " d'Ctre massacrés. Au printemps de 1660, la Nouvelle France était menacée d'tme destruction complète. DoUard. — Parmi les héros qui défendaient à cette ëpoquG la Nouvelle France, il no manquait pas d'hommes intrépides et prêts à sacrifier leur vie pour sauver la Colonie. DoUard et seize autres braves Français de Montréal ju- rèrent devant les saints autels de se sacrifier pour sauver la Kouvelle Franco. Ces braves reçurent les sacrements de l'église et se préparèrent à mourir. Ils allèrent attendre les Iroquois sur la rivière des Outaouais, et se retranchèrent dans un petit fort en très-inauvais ordre. Les Iroquois, an nombre de 700, no tardèrent pas ù se présenter devant U fort. Le siège dura dix JQurs. Les Iroquois ne purent aj d' ei IN D AVAUaOUR. ao preuuors it autant it-Sulpico l'île de anjjes ri- l'instruc- illes et do do Saiiit- \în d'Ar- que les les canins atteindre. de temps surprendre herie huit ouiprcnant et envoya V. Ce coup 3 repos. m secours rs rc^centes Les Colons rir risque Nouvelle nt à cette d'hommes la Colonie. )ntréal ju- r sauver la 2ments de ttendre les ranchèrent Iroquois, ter devant ne purent triompher Je la rtîsistance de ces dix-sept \\6yos qu'après avoir perdu un p;rand nombre de leurs plus braves <:çucrrior8. Les vainqueurs furent si étonnés de ia résistance que leur avaient opposée ces dix sept Français, qu'ils reaon- cèrcnt à leur projet d'attaquer Québec. Autres ravages des Iroquois. — En 1661, les Iroquois reparurent en différents endroits de la Colonie, et y firent de grands dégâts. Un prêtre du Séminaire de Montréal fut tué; M. de Lauzon, sénéchal de la Nouvelle France, perdit la vie A l'île d'Orléans. Partout on voy.iit des traces sanglantes du passage de ces barbares, de plus on plus altérés du sang des Français, Arrivée de Mgr. de Laval. — Le 16 juin 1659, Mgr. François de Ijaval-Montmorcncy arriva à Québec. Il fut reçu avec joie par lu postulation tout entière, qui se porta au-devant de lui. Mgr. de Lava! était acconjpagné du Père Jérôme Lalcmant et de plui-ieurs prêtres séculiers, qui furent mis en possession dos cures dont les J^îstiites avaient été seuls ch-.rgés jus({u'alors. En 1658, Mgr. ; Laval av.ait éié sacré évê jue de Pétrée et nommé en môme temps vicaire apostoiique de lu Nouvelle France. VL PIEERE DU BOIS, BARON D'AVAUGOTIR. : 1661 à 1663. Le Marquis de Feuquière et le Comte tV Estrades, Vice-Roîs» Arrivée de M. d'Avaugour. — M. d'Argenson ayant demandé son rappel pour cause de maladie, fut rem- placé par M. d'Avaugour. Il arriva à Québec au mois 4'aoÛtfl661. Evénements remarquables. — Les dissensions entre l'évoque et le gouverneur, au sujet de la traite de l'eau-de-vie, et un grand tremblement de terre sont les deux événements les plus ren^anquubles des deux années de iKin iVji;i;Qinû^ratioq* •m. 80 HISTOIRE DU CANADA. Premiers soins de M. d' Avaugfour. — M. d'A- vaugour visita tous les postes do ton «j^ouveriiemont ; et, voyA^nt le peu d'hommes qui s'y trouvaient, il demanda avccinstance les troupes etlesmutiitions ni'cessaires pour la défense de la Colonie. En 16G2, 400 hommes et plu- sieurs officiers de mdrite débarquèrent :\ Québec ; c'était hi plus forte recrue qu'on eût encore reçue. Traite de l'eau-de-vie. — Les Sauvages avaient une forte inclination pour l'oau-do-vio.' Lorsqu'ils étaient sous l'influence de l'eau de feu, suivant leur expression, ils n'étaient plus maîtres d'eux et .se rendaient alors coupables de tous les crimes. Les autorités religieuses avaient do tout temps défendu la vente des boissons enivrantes aux Sauvages ; Mgr. da Laval l'avait prohibée sous peine d'ex- ooramunication, et le baron d'Avau,u;our l'avait lui-même interdite sous les peines les plus sévères. Difficultés entre l'évêque et le gouverneur. — Une femme de Québec ayant vendu aux Sauvages do feau-de-vie, fut conduite en prison. Le Père Jérôme La- lemant eut pitié de cotte femtne et intercéda pour elle auprès du gouverneur ; ce bon Père ayant insisté, M. d'Avaugour répondit brusquement: " Pui.-^que la traite de l'cau-de-vie n'est pas une faute punissable pour cetto femme, elle ne le sera déf-ormais pour personne." Rien ne put le faire revenir sur sa décision. Le désordre augmentant, Mgr. de Laval renouvela l'excommunication contre les triiiteurs, qui n'écoutaient plus ni '^vcque, ni prédicateurs, ni confesseurs. M. d'Avaugour est rappelé.— Mgr. de Laval, no pouvant arrêter les désordres qui démoralisaient cette petite population, qui peu auparavant donnait de si beaux exemples de piété et de ferveur, se rendit en France pour porter ses plaintes au pied du trône. Il obtint non- seulement tous les pouvoirs nécessaires pour a', jter le mal, mais il eut même assez d'influence pour faire rappeler M. d'Avaugour. Tremblement de terre. — Un tremblement de terre Be fit sentir eu 1663, à difféi\ents intervalles, depuis le 5 fi$« flAlPRÀY-MÉSY. 81 /r. d'A- nt ; et, aman (la pour la et plu- c'était avaient étaient îion, ils upablea ient de tes aux lie d'ex- li-même rneur. âges do me La- )ur elle nié., M. raitc de r cetto n ne put uentant, ntre les cateurs, î Laval, alisaient ait de si i France :int non- . Dter le rappeler t de terre s le 5 fl$« vrier jusqu'à la mi-mars, sur une étendue do 200 lieues do long sur environ 100 lieues de large. Tous les Colons et les Sauvages étaient dans une consternation extrômo : personne cependant ne périt. Il y eut plusieurs conversionr étonnantes. Dieu se servit de ce moyen pour ramener lo calme dans les esprits et artêter les désordres causés par la traite de l'eau-de-vio. DEUXIÈME ÉPOQUE. . Def élahliaitment duConseil Supérieur dlaconquêle'du pays. 1663 à 17G0. Vil. AU^ÎUSTIN SAFFRAY-MÉSY. 1663 à 1665. ^ Marquis de Tracy, VicuRoi. Pcpirlation de la Colonie: 2,500 âmes. Arrivée de M. de Mésy. — Le roi donna une grande preuve de son estime pour Mgr. de Laval en lui laissantle choix du successeur de M. d'Avaugour. M. de Mésy arriva dans l'automne de 1663, accompagné de plusieurs officiers et d'une centaine de faunllcs. Evénements remarquables. — L'administration de M. de Mésy, surtout l'année 1663, est une des époques l?s plus remarquables de l'histoire de la Nouvelle France : jo la remise au roi de la charte dfts Cent- Associés ; 2° la création du Conseil Supérieur et l'établisseuient de Cours de Justice ; S** la fondation du Soininuire de Québec, en sont les faits plus mémorablei'. ïia Compagnie des Cent-Aseociés remet sa charte. —La Colonie, par la remise de la charte des Cent- Associés, en 1663, passa des mains de ces hommes intéres- sé» et avides entre celles du roi Une nouvelle ère de progrès 32 niSTOIRl DU CANADA. i m- s'ouvrit pour la Nouvelle Franco, et son cheP-lieu, Québeé, Uc simple fort devint une ville. Conseil Supérieur. — Par un édit du mois d'avril 1663, le roi établit un Conseil Souverain, char<^t1 d'admi- nistrer la justice, do r«5gler lo coniuicrco et de maintenir le bon ordre et la police. Le gouverneur, révOiinc, l'in- tendant, qui en était lo président d'office ; lo procureur- général, un greffier et quatre conseillers (nommés par lo gouverneur, l'évOquo et l'intendant) conjposuicnt lo Conseil Souverain. Tel fut le mode de gouvernement qui a présidé aux destinées de la Nouvelle Franco, jasondit pas à l'idée que révê(iue s'était •formée do lui. Prcl. nt l'oreille à ceux qui n'aimaient pas l'évoque, son ^;-prit s'aigrit de jour en jour contre Mgr. do Lavul ; il en vint jusqu'à ordonner aux troupes de tirer sur lui : les soldats au lieu d'obéir à un ordre aussi insensé, présentèrent les armes au prélat. Rappel et mort de M. de Mésy. — Informé de ce qui se passait, le roi lui envoya un successeur. M. de Mésy mourut avant son arrivée, dans de grands sentiments de piété et après s'être réconcilié avec i'évequc. M. de Mésy est le troisième gouverneur dont les restes reposent dans la Nouvelle France, DE OOURCELLES. S3 Vni. DANIEL DE REMY DE OOURCELLES. 1665dlG72. Marquis ck Tracy^ Vice-Roi. Talon, Int^dani Evénements remarquables. — Los faits los plus rcmarfiuables des sept années de cette administration, l'uno des plus mdinorablcs do la Domination frauçniso, fisont: 1® l'arrivdc de M. de Tracy ; 2^ l'arrivée de INI. de Cour- celles ; 3° l'ércotion de Québec en évcohé, en IGTi- ; 4"^ une excursion de M. de Traey contre les Troquois ; 5*^ réta- blissement de nouveaux forte ; 6^ la PubstitutioM do l;i com- pagnie des Tndes Occidentales A ceîlo des (.^cnt-Assoeié.s, on 1664 ; 7° les pro<^rô.e remari^uablcs do la Colonie ; %'^ la no- mination do M. Perrot comme gouverneur de Montréal ; 9^ la construction du fort Cataracoui, aujourd'hui Kingston. Arrivée de M. de Tracy. — M. de Tracy arriva à Québec en iuin 1065, en qualité de Yicc-Iloi, avec quel- ques compagnies du régiment do Carignan. Il fut rcgu au milieu de grandes démonstrations do joie, par révoque et toute la population. M. de Tracy avait reçu du roi l'ordre de rétablir ha paix et de réduire les Iroquois. Arrivée de M. de Courcelles. — Quelques jours après, uuc escadre mouilla devant Québec, £t y débarqua une Colonie plus considérable que colle qu'elle venait ren- forcer : le nouveau gouverneur, M. de Couitclles, accom- pagné de son intendant, M. Talon ; le reste du régiment de Carignan, et un grand lïombre de familles, artisans et la- boureurs. Elle amenait aussi plusieurs chevaux et des iDoeufs. Erection de Forts.— M. de Ti-cy fit ériger trois forts sur le oliemin que prenaient alors les Iroquois pour envaliir la Colonie : le premier, à Sorel, le second, à Chambly, et le troisième, % Ste. Thérèse. Ces forts inti- midèrent d'abord les Iroquois ; mais ces barbares ne tar- dèrent guère à trouver d'autres passages pour venir inquiéter les Colons de la Nouvelle France. Le fort Cata- racoui fut construit, en 1672;, pour leur opposer une nouvelle barrière. u îirSTOIRE DU CANADA. M. de Tracy marche contre les Iroquoiâ. — M. de Tracy, à la tCtc do GOO soldats du r«5gimcnt de Carigtian, GUO Canadien? et une centaine «]e Sauvages, irarcha contre les eaut^n? iroquois. Ces barbares, effrayés, n'attendirent pas l'arrivée des Français, et se mirent en sûret(î dans des lieux où il fut impossible de les atteindre. Progrès remarquables de la Colonie. — Sous M. de Courct>llc3, la Nouvelle France fit de grands progrès. Le coniniorcc, l'agriculture, l'industrie prospérèrent sous les soins ihtcUigonts de M. do Talon. Il fit faire des décou- vertes importantes d;\ns le nord et l'ouest du pays ; il en- couragea l'exploitation des mines du Saint-Maurice, en fit découvrir do nouvelles à la Baie St.-Paul ; en un mot, rien no fut négligé par cot intendant, qui voulait avant tout hûtor ragrandisscnicnt do la Colonie. Traite de l'eau-de-vie. — Cependant, au milieu de cette ère de progrèa, un grand désordre s'introduisait dans le f ayti, grâco à la traite de reau-de-vic. Cette der- nière était le piiîjcipal obstacle à la corjversioft de. Sauvages et paralysait les efforts des missionn:urea. Vers la fin^de cette aduii^^iistration, la petite vérole fit de grands ravages parmi les Sauvages et décima les peuplades alliées des Français. Départ du régiment de Carignan. — En 1668, le régiment de Ctxrignan reçut l'ordre do rentrer en France. Quatre corapagnhs obtinrcn'^ la permission de rester en Canada ; les soldats obtinrent des terres de leurs officiers, qui étnicnt devenus seigneurs de fiefs presque tous situés sur la rivière lltchelleu. M. Perrot. — Le deuxième gouverneur de Montréal fut M. Perrot, qui reçut du roi ses Icîttrcs patentes, au nom du Supérieur du Séminaire de Sftint-Sulpice. Le droit des strigtieurs de Montréal à nommer le gouveruGur do l'île fut iiinsi solennement reconnu. DE FRONTENAC. 35 IX. LOUIS DÉ BUADE, COMTE DE FRONTENAC. 1672 à 1682. Maf^uis âe Tracy et le Comte d' Estrées, Vice-EoL, Tulon et Diichesneau, Intendants. Arrivée de M. de Frontenac. — Louis de Buade, comte de Frontenac, lieutoriant-g(5n(5ral des arnaucs du roi, fut le successeur de M. de Courcelles. îl arriva à Québec dans l'automne de 1672. Il avait, dit Charlcvoix, l'esprit pénétrant, ferme, fécond et fort cultivé ; mais il était sus- ceptible des plus injustcd préventions, et capable de les porter bien loin. Sa valeur et sa capacité étaient égales ; personne ne sut mieux exercer sur les peuples qu'il gou- verna, cet ascendant si nécessaire pour les retenir dans le respect. Evénements remarquables. — Plusieurs faits rc- marffuaWes ont signalé les dix années de la première administration de Frontenac : 1*^ la construction du fort Cataracoui, aujourd'hui Kingston ; 2'-' la découverte du Mississipi par Joliet et par le Pure Marquette ; 3° les explorations de Lasalle ; 4*^ les divisions et les difficultés entre Fiontenac et les principaux officiers de la Colonie. Découverte du Mississipi. — Talon, l'âme des grandes entreprises de cette époque, avait à cœur la dé- couverte d'une communication par eau entre l'Atlantique et le Pacifique. Ayant entendu parler de l'existence d'un grand lleuve qui coulait à l'ouest des grands lacs, il char- gea Louis Joliet, natif de Québec, et le Père Marquette de reconnaître le cours de ce fleuve. Ces deux célèbres voyageurs a'Tivèrent, en 1673, à la baie des Puants, à l'ouest du lac Michigan, remontèrent le cours de la rivière aux llenards, descendirent la rivière des Wisconsins et découvirent le grand fleuve qu'ils cherchaient. Ils le descendirent iusqu'il la rivière Ar- kansas. Ils s'arrêtèrei-t là, parcequ'ils étaient certains que le fleuve qu'ils venaient de découvrir se déchaigeait dans le golfe du Mexique, et non dans le Pacifique, comme Ils Tayaieut espd^éc 80 HISTOIRE DU CANADA. Vf Jolict ôt le PiVo Marquette revinrent sur leurs pas. Le Pore Marquette s'arrGta dans les pays de l'ouest, où il mourut, deux ans après, dans l'exercice de son saint mi- nistère ; Jolict revint à Qudbec rendre compte de sa glorieuse découverte. De la Salle. — M. de la Salle fat chargé par M. de Frontenac d'explorer l«=t régions intérieures du nouveau continent. M. de la S::lle était un homme instruit, entre- prenant et animé du double désir de s'illustrer et de s'en- richir. Accompauné du chevalier de Tonti et d'une trentaine d'hommes, il se rendit à Cataracoui. Il bâtit ce fort en pierres et lui donna le nom de Frontenac. Il établit un poste i\ Niagara, et ût jeter sur les lacs Erié et Ontario les premiers vaisseaux qu'on y ait vus. Il érigea le fort Saint-Louis, ù l'ouest du Mississipi, et descendit ce fleuv jusqu'à son embouchure. De la S;i!lo prit ptssession, au nom du roi de France, de l'immense vallée du Mississipi et lui donna le nom de Louisiane en l'hoimcur de Louis XIV. Essai de colonisation dans le Texas. — Quelques années plus tard, M. de la Salle fonda, à l'uucst du Mississipi, dans le Texas, sur le golfe du Mexique, une Colonie fran(;:ii?e à l;..iuello il donna le nom d* St.- Louis. Cet essai de colonisation n'a pas réussi. Cet homme de mérite ftit assassiné par un de ses iiommes dans les forôts de cette immense contrée qu'il venait de léguer à la Franco. .r ^ Divisions intestines. — Le caractère emport<5 et violent de M. de Frontenac lui fit faire bien dos fautes, et ne tarda pas à le brouiller avec les principaux ft)nctionnairos de la Colonie ; tout d'abord avec M. P«rrot, gouvGr»ôur de Montréal, au sujet de la traite de l'cau-de-vie. M. Perrot, ayant refusé de descendre à Qaébcc peur rendre compte de sa conduite, fut arrêté par les ordres du gou- verneur-général et ompri'^onné au Château Saint-Louis, f M. de Frontenac fit aussi emprisonner M. l'abbé Sali- gnao Fénelon, Sulpicien ; il exila le procureur-général et doux conseillers ; il eut ausii de grandes difficultés avec l'intendant M. Duchesneau. ,_, , , ^ ,. ._^ ,^ , DE LÀ BARRE. Wt Rappel du gouverneur. — Le roi jugea à propos do mettre un terme à toutes ces difficultés en rappelant, en 1682, le gouverneur et l'intendant qui ne pouvaient vivre ensemble. f^ i. -,' f> X. M. DE LA BARRE, 1G82 à 16S5. , 1, * .. Marquis de Tracy^ Lieutenant Général; De Menlles, Intendant. :,i,\'.m.'ii Population de la Colonie : 9,000 âmes. Arrivée de M. de la Barre.— M. de la Barre arriva à Québec en 1682. C'était un assez bon militaire; mai?, comme administrateur, il n'était pas rLommo qu'il fïiUait pour gouverner la Colonie d:;na les circonstances délicates où elle se trouvait alors. Guerre contre les Iroquois. — Le gouverneur ne voulut rien tenter contre les Iro(juois sans avoir consulté les notables. Il convoqua donc une aîsseinblée ù laquelle il invita non-seulement son conseil ordinaire, mais encore les principaux personnages de la Colonie. La guerre fut r'^'olue ; mais M. de la Barre, vieillard faible et infirme, no . nirnonça les hostilités qu'en 1G8-4. Il s'avança jusqu'au ; .. 'Ptario avec une armée assez forte pour exterminer toL ;j Iroquois, m:iis il mit duns sa marche trop de len- teur Cu trop d irrésolution. A son arrivée dans le pays des Iroquois, son armée était déjà à demi vnincuo par la faim et la fatigue. Les Iroquois, cffiayés, vinrent demander la paix, et l'obtinrent à des conditions peu honorables pour les Français. Départ du gouverneur. — Le roi comprenant qu'il fallait reuiplacer M. de la Barre, lui donna l'ordre de re- venir en France. j .. 38 HISTOIRE DT3 OAÎ^ADA. XI. MARQUIS DE DÈNONVILLÊ. 1685 à 168y. ^ . f'i V. Le comte d' Estrées, Vice-Roi; De Meulles, Intendant. Arrivée de M. de Denonville. — Le successeur fie M. de la Barre fut le marquis de Denonville, colonel de dragons. C'était un homme estimable par sa piété, sa valeur et sa droiture. Il arriva à Québec en 1685. Evénements remarquables. — Les principaux événements qui ovit signalé les cinq années de cette admi- nistration sont : 1^ les exploits, ot les avantages remportés ù la baie d'IIudson; 2'^ l'expédition de Dotionville contre les Iroquois; 3° la construction du fort Niagara; 4*^ le massacre de Lacliine. Baie d'Hudson. — M. de Denonville donna au cîie- valicr de Tonti 80 hommes pour reprendre les postes français enlevés par les Anglais à la baie d'IIudson. Les trois fils de M. C. Lemoyno, les célébrée d'Ibervillc, Sainte- Hélène et Maricourt voulurent être de la partie. Cetta petite bande de braves fit des prodiges de valeur sur tcn'e et sur mer, s'emparèrent de plusieurs forts et prirent plusieurs vaisseaux. Cette brillante expédition donna à la France toute la partie méridionale de la baie d'Hudson. Expédition de Denonville. — T 3 gouverneur com- prit que, pour n'avoir pas tous les jours les Iroquois sur les bras, il fallait à tout prix les himilier et les mettre dans l'impossibilité de nuire. Il se mit en route dans le mois de juin 1687, défit 800 Iroquois qu'il rencontra et entra dans le canton des Tsonnontouans, où il ne trouva personne. Après avoir passe!} dix jours à ravager le pays sans rencontrer personne, il envoya un détachement élever un fort à, Niagara. Massacre de Lachine. — A peine M. de Denonville fut -il de retour à Québec, que les Iroquois rscommencèrent leurs hostilités. Encouragés par les Anglais de la Nouvelle- Angleterre, ils m répandirent dans la Colonie. Ils as- DE FRONTENAC. 'ÙO sît^gèrcnt le fort de Cha;nbly, d'où ils furent repousses. Ensuite les Iroquois firent au gouverneur des propositions de paix qui furent acceptdesi Los Colons jouissaient depuis près de deux mois d'une a?sez grande tranquillité, lorsque, dans la nuit du 5 août 1G89, 1500 Iroquois vinrent attaquer les habitants de Lachine, et nias'sacrèrent hommes, femmes et enfants. Après avoir mis le feu au village, ils emmenèrent plus de 200 prisonniers, qu'ils brûlèrent dans leurs bourgades. M. de Denon ville est rappelé. — Cet liorriblo massacre, attribud aux instigations des Anglais, et plusieurs autres actes d'hostilités convainquirent le gouverneur qu'on ne pouvait espérer de paix solide et durable tant que les Anglais seraient en possession de la Nouvelle-York. Il fit soumettre au roi un pan pour la conquête de la Nouvelle- Angleterre. Louis XIV approuva ce plan ; mais il confia à M. de Frontenac le soin de lo mettre à exécution, et rappela M. do Dcnonville, en 1G39. XII. M. DE FRONTENAC (2e fois). 1GS9 à 1G93. Le comte d'Estrées, Vice-Roi ; MM. De Champigniy et de IJeaukarnais, Intendants. Population de la Nouvelle France: 12,000 âmes. Arrivée de M. de Frontenac. — La Colonie était alors dans une situation bien précaire ; il fallait un bras fort et vigoureux pour la sauver. M. de Frontenac, malgré \pa fautes de sa première administration, eut l'honneur d'ttre choisi par le roi pour être le sauveur de la Nouvelle France. Il arriva à Québec, en octobre 1689. Evénements remarquables. — Les 9 années do la seconde administration de M. de Frontenac sont remar- quables par les événements suivants : 1® la destruction du fort Frontenac, que la garnison fit sauter par ordre du 40 HISTOIRE DU CANADA. dernier gouverneur : ce qui chagrina M. de Frontenac qui avait SCS vues sur ce fort ; 2° les expéditions des Français dans la Nouvelle-York et dans la Nouvelle-Angleterre ; 3*^ le siège de Québec et la bataille de la Canardière ; 4'^ les exploits d'Iberville ; b^ les courses et les dépréda- tions des Iroquois ; G° la paix de lliswick. Partis organisés contre la Nouvelle-Angle- terre.— Pendant l'hiver de JlGOO, trois partis furent or- ganisés ; le premier à Montréal, le second aux Trois-Ri- vières, et le troisiù»ne à Québec, tous dirigés contre les établissements de la Nouvelle Angleterre. Premier parti. — Le premier, composé de 200 Cana- diens et Sauvages, sous les ordres de Lenioyne de Sainte- Hélène et de crAillebout de Mantet, vint investir Corlar (^Sf:hcncctadi/) pendant la nuit du 18 février. A un signal donné, on enfonce les portes; et les habitants, hommes, femmes, enfants, sont tous égorgés sans pitié, à l'exception d'un petit nombre de pri.^onniors : terrible et sanglante représaille du massacre de Lacliine. Second parti. — Le second parti, composé de 28 Canadiens et de 24 Sauvages, était sous les ordres de Ilertel. Il se dirigea sur Salmon-Falls, village anglais, défendu par une nîaisoii fortifiée et deux petits forts. Tout fut emporté d'assaut. Ilertel battit ensuite 250 liommes qui voulaient lui couper la retraite. Après avoir ravagé le paj's et fait plu^-icurs prisonniers, il reprit la route du Canada. Troisième parti.— Le troisième parti, composé do Canadiens, de réguliers et d'Abénaquis, alla inves*ir Casco, fort situé à l'embouchure de la rivière Kénébcc. Cette expédition ne fut pas moins heureuse que les deux autres. Le fort et quatre auttes plus petits furent pris et rasés, les habitations furent brûlées et le pays dévasté. Port-Royal est pris. —Ces incursions excitèrent la rage dans le cœur des Anglais et la portèrent à faire les efforts les plus vigoureux pour chasser les Français du Canada. Ils armèrent une flotte de sept vaisseaux, sous les ordres de Phippg. Cette flotte, au printemps de 1690, DE FRONTENAC. él .ngle- ent cr- ois-Ri- itrc les I Cana- Sainte- Corlar I signal ouïmes, ceptiori ns2;laato de 28 ires de anslais, ?. Tout iomnies ivagé le )ute du posé do r Casco, Cette autres, ît rasés, Lcitôrent faire les çais du s'empara de Port-Iloyal, do la Hève, de Chddabouctou et de presque tous les postes que la France poss(îdait dans rAeadie. Siège de Québec. — Jamais la N^ celle France n'a- vait couru un aussi grand péril que celui qui ia menaçait au printemps de 1690. Les Colonies anglaises mirent en mer une flotte de 35 voiles, sous les ordres de l'amiral Pliipps. En mémo temps, une armée de 3,000 hommes, Anglais et Iroquois, commandée par le général Winthrop, devait at quer Montréal. La flotte parut devant Québec, le 16 octobre. Phipps bombarda la ville pendant quatre jours, sans «^uccôs. Les troupes de débarquement éprouvèrent une humiliante dé- faite au combat de la Canardière. Phipps, découragé, leva Tancre. Les pertes des Anglais se montèrent ù GOO hommes, 10 vaisseaux et beaucoup de munitions de guerre. En mémoire de cet événement mémorable, nos pères, tou- jours religieux, donnèrent à l'église de la Basse-Ville le nom de Notre-Dame de la Victoire, en reconnaissance de la protection que leur avait accordée la Sain te- Vierge. En 1692, une escadre anglaise de cinq vaisseaux at- taqua sans succès Plaisance, qui n'était défendre que par 50 hommes. Au printemps de 1693, trois navires anglais s'empa- rèrent du fort Ste-Anne, dans la baie d'Hudson. Conduite héroïque des Colons — Pendant ces années de danger, la Nouvelle France était défendue par tous les Colons, qui se conduisirent en véritables héros. On les renconti-ait par petites bandes partout où le danger les appelait ; i harcelaient sans cesse les Anglais, sans leur laisser aucun repos. Exploits d'Iberville. — DToerville s'est immortalisé dans cette guerre par ses exploits contre les Anglais. Dans la campagne de 1689, il enleva deux vaisseaux aux Anglais. En 1694, d'Iberville, à la tête de 120 Canadiens, s'em- para du fort Nelson, dans la baie d'Hudson. En 1696, il enleva aux Anglais un vaisseau de 24 42 HISTOIRE DU CANADA. 1; 1 canons, sans perdre un seul homme. Il prit ensuite le fort lie Pemaquid, dans le pays dos Abdnaquis. Do là il se rendit à Terre-Neuve, où il enleva le fort et la ville de St.- Jcan. A la tête de 120 braves Canadiens, il enleva, pen- dant l'hiver de 109(3-97, tour les autres postes que les Anglais possédaient dans cette île. Au printemps de 1697, il reçut do la cour l'ordre de s'emparer des postes anglais de la baie d'iludson. Le ,5 septembre, il se battit contre trois vaisseaux anglais, dont l'un iclioLson repassa la fruntièro. Ce fut i\ cotte occasion que l'é^^liso do la Basse- Ville rcgut le nom de Notre-Dame des Victoires. v ,, Prise do la " Seine."— L'aimée 1705, Ic^ Anglais prirent la 'SS't'm^," v.ii.ssoau français : Mgr. de Saint- Valier, un grand nombre d'ccclésiastiriucs, plusieurs riches particuliers et une cargaison estimée X plus d'un million de livres, tombùrent entre les mains des Anglais. Mgr. do Saint-Valier fut traité avec égard, et resta prisonnier en Angleterre pendant huit années. Massacre des Outagamis. — L'année 1712 fut remarquable par le massacre d'une nation jierlide, mais très-brave et indomptuble. Les Outagamis ou lien' s avaient fait alliance avec les Anglais, et leur avait pr de massacrer tous les Français qui tomberaient, entre leurs mains. ., . • * .'.^ M. du lîuisson, gouverneur du Détroit, informé du projco de ces barbares, fit cavcrtir les Sauvages alliés des Français. Ils vinrent ou grand nombre au secours des Français; M. Du Buisson et ses alliés firent éprouver aux Outagamis des pertes énormes. Ils laisseront dans divers combats plus de 2,000 hommes sur le champ de bataille. Par cette victoire, les Anglais perdirent tout espoir de s'établir au Détroit et de s'emparer du commerce do l'ouest. Traité d'Utreeht.-En 1713, le Traité d'Utrccht mit fm ù cette guerre. Par ce traité, la France céda à l'Angle terre l' Acadie, Terre-Neuve, la baie d'Iludsonct le pays des Iroquois. Ainsi fut commencé le démembrement de la Nouvelle Fra:ice, et ce long et sanglant drame qui, 50 ans plus tard, devait se terminer par la perte entière de la Co- lonie. -.■.-'-r- -— ^: -- -L-'ÎJiA "'-:* Seconde Période.— La paix ne fut plus troublée pendant les 13 autres années de l'administration de M. de DE VAUDREUIL. 47 VauJrcuil. Les dvdiiemcnts les plus remarquables de cette pi'rioLlo fureat: 1^ les fortifications do Loui.-^bouriz; ; 2*^ une brutale attaque de 280 Anglais, eu 1721, sur un villat^o ftbonaquis, où ils tuèrent Ikhiiiucp, feiiuiies et eiirml-J, ainsi que le P. Ilable ; 3° le naufrage, Bur la côte du Cap Drcton, du "Chameau" (250 ])assagcrs, tout l'cquipaize, l'iutcndaivt, M. de Chazcl, dos otliGiors, dos prCtros pccii- licrs, des Jésuites, des IlcîcoUcts, périrent dans ce terrible naufrage) 4^ les progrès marquants do la Colonie. Louisbourg. — Pour remplacer la perte do l'Acadio, la cour de Franco fit élever sur l'île du Cap-Breton, appelée depuis Ile-Royale, une forteresse ù laquelle on donna le nom do Louisbourg. Le havre de Louisbourg e.^t un dos meilleurs du golfe St.-Laurent. Pendant le reste de la domination française, il rendit de grands services \ la marine de la Franco en donnant.ùse,';; vaisseaux un excellent refuge contre les vaisseaux Anglais, dans les moments péril- leux. Progrès. — Le gouTcrneur et l'intendant M. Bégon, profitèrent de ce temps de tranquillité pour fortifier Québec ofc peupler la Colonie. Ils écrivirent en France pour obtenir des troupes et de nouveaux Colons. Ils firent observer au ministre que, si la guerre venait à éclater entre les deux Colonies, ils n'avaient que 4,484 hommes ù opposer à plus de 00,000 Anglais. La population de Québec était, en 1720, de 7,000 âmes, et celle de Montréal, de 3,000. ■■,' .' '.'V , .•' .' En 1722, 82 villages étaient érigés en Paroisses le long des doux rives du St.-Laurent. Plusieurs écoles fu- rent en môme temps établies. Exportation. — En 1723, on construisit à Québec six vaisseaux marchands, qui portèrent en France du bois, des pelleteries, du tabac, de la farine, des pois et du lard sulé. La prise de la Seine et la perte de sa cargaison obli- gèrent les habitants à semer du lin et du chanvre, qui réus- sirent bien. Mort de M. de VaudreuiL — M. de Vaudreuil mourut à Québec dans le mois d'octobre 1725, après la plus heureuse comme la plus longue administration. i^ 48 IIlSTOmE DU CANADA.' XV. MARQUIS DE BEAUHARNOIS. 1726 à 1747. :..,, .'^ Couile d'Estrées, Vice-Roi; Dupuy et Ilocquart, Intendants. Population tîe la Colonie, en 1714 : 50,000 âmea. Arrivée de M. de Beauriarnois. — M. de Vau- drcuil eut pour .successeur lo marquis de Beauliarnois. II arriva à Québec vers la fi;i d'août 172G, a\oc M. Dupuy, qui vint relever M. Bv-'gori dans la chargo d'Intendant. Evéneinjents remarquables. — Première pé- riode.— Lc3 dix neuf premières années do cctto adminis- tnitioa furent des ann«^c3 do* paix et do tranquillité, dont la monotonie fut à peine troublée par quelques événements rcm.'irquable3 ; 1^ ]jainort do Mgr. deSaint-Valier; 2° une expédition contro Ici Oatagatnis; 3^ un fort élevé en 1731, à la Pointe à la Chevelure, sur le lac Champlain ; 4^ les progrès do la Colonie; 5^ quelques calamités: tels 6ont 1^.3 faits les plus iiotrblos do cetto époque. Mort de Mgr. do Saint-Valier. — Dans le mois de décembre 1727, les Cunadiens curcntla douleur de perdre loi'»' second évGque, Mgr. do S.int Valier, qui mourut à rUôpitîd do Québec, qu'il avait fondé, eu 1G93. Mgr. do Saiut-Y;dier avait succédé à ?'îgr. de Laval, on 1688. Mgr. do Laval mourut en 1708. Evêques du Canada.- — Le troisièmo évOquo fut Mgr. do Mr-ny ; il no vint pas ea Canada, ù cause do ses iulirmités, et obtint pour coadjutcur Mgr. Dosquet, qui gouverna l'égJirfo du, Canada, ca cette qualité, jusqu'en 17l»4. Cctto année Mgr. do Morny ayant résigné, Mgr. Dos([Uct f'.^t nommé évOj'io ctcricxerçi le.i fonctions jus- qu'ci\ 1740. Mgr. do l'Aube Rivière îo remplaça, mais il mourut eu arrivant ù Québec. ]\[gr. do Pontbriant lui succéda. Co prélat cr.f. lo sixièino et dernier évequo do la Nouvelle Fraico, pondant la domination française. Il mourut TuDiiéc mémo do la capitulation do Montréal. ; msm DE îiÊAUHARNOIS. 49 Expédition contre les Outagamis. — M. de BeauharnoiB donna à M, do Ligneria 1200 hommes pour clutticr les Outagamis, qui continuaient Icura pillages et leurs déprédations contre ics Sauvages alliés des Français et contre le Détroit. Ligneris/ trouvant désert îc paya des Outagamis, brûla leurs cabanes, démolit leurs forts et ravt> gca leur pays. * -'"y • Progrès. — Le gouverneur et l'intendant s'appliquèrent pendant ce terap:? de repos à faire progresser la Colonie. Pendant que le premier s'efiforco de ré'^andre l'instruction, le second fait ïccherclier les minei et fait exploite!' celles do Saint-TIaurice. En mCmo temps,' pour faire connaître les productions du p^iys, il expédie en Europe un fort envoi do bois et autreâ productions. Lo pays se peuplait ra- pidement. La population, qui n'était en 1721 que do 25,000 limes, était, en. 1744, de 50,000. Il fut concédé un grand nombre dq seigneuries, qui devinrent bientôt autant de paroisses: la plupart étaient situées sur les deux rives du Saint-Laurent, Calamités publiques. — Pendant les années 1732 et 1733, il y eut de grandes inondations et-des tremblements do terre, La petite vérole (là picote) fit de grands ravages parmi les Français et parmi les Sauvages. Période de guerre. — La pais, qui régnait depuis vingt-cinq ans entre la France et l'Angleterre, fut rompue à l'occasion do la succession d'Autriche. M. de Beau- harnois, en liommo sage, avait profité do ces années de paix pour fortiûci.' Qutbec et les autres postes militaires, afin do n'Clrc pas surpris par l'ennemi. Evénements de cette seconde période. — ]>"' la prise do Louisbourg ; 2° les tentatives fuites par le .gouvernement français pour reprendre Cette forteresse; 3*^ les succès dos Français, sont les faits les piuc remarquables do cette époque de guerre. Prise de Louisbourg. — Louisbourg recelait en temps de guerre plusieurs corsaires français, qui fesaient é^rniver au commerce anglais dei pertes énormes; aussi fuc-il rjsolu, aussitôt la guerre déclarée, de s'emparer do 50 HISTOIRE DU CANADA* cette importante forteresse. Une flotte de plus do cent vaisseaux, sous les ordres du commodoro Warren, arriva devant Louisbourg, le 80 avril 1745. Bloquée par terre et par mer par des forces bien supérieures, Louisbourg tomba au pouvoir des Anglais, après quarante neuf jours de siège. Tentatives pour reprendre Lotiisbourg.-Bien détermine à ne pas laisser Louisbourg entre les mains de ses ennemis, le roi do France mil en mer une flotte nom- breuse, dont il donna le commandement ou duc d'Anville. Malheureusement cette flotte fut assaillie par une furieuse tempôte, à son arrivée à Halifax; et, pour comble de mal- heur, elle fut peu après décimée par une cruelle maladie. De la Jonquièr" qui en avait pris le commandement, après la mort du L>uc d'Anville et celle d'Estournelle, fut assailli i\ son tour par des vents contraires, au moment où il so dirigeait sur Port-Ptoyal, et oblige do rentrer en Prance. Ces revers sont compensés par quelques succès rem- portés sur différents points, à Beaubassin, où M. de Rame- zai, à la tôte d'une poignée de Canadiens et de quelques sau- vages, fit éprouver aux Anglais une honteuse défaite. M. de la Jonquière est fait prisonnier. — En 1747, de la Jonquière et de Saint-George, à la tèto d'une nouvelle flotte, étaient à peine eu mer qu'ils furent attaqués par une 'escadre anglaise. Après avoir lutté plus de cinq heures contre des forces triples, de la Jonquière est obligé d'amener son pavillon. cent irriva terre bourg ursde Î)É LA JONQUIÊRE. 5l LE COMTE DE LA GALISSONNIÈRE, ADMINISTRATEUR. 1747 à 1749. -Bien ins de 3 nom- .n ville. irieusG le mal- aladic. ;, après e, fut eut où Lrer en is rem- Rame- es sau- c. XVI. MARQUIS DE LA JONQUIÈRE. 1749 à 1752. Bigot, Intendant, Comte de la Galissonnière, administrateur. — M. le marquis, do la Joiicjuière, nommé gouverneur en remplacement de M. do Bcauliarnois, étant prisonnier des Anglais, le Comte de la Galissonnière, choisi pour le rem- placer, arriva ù Québec en septembre 1747. M. de Beau- harnois s'embarqua pour la France quelques jours après. Evénements. — M. de la Galissonnière, homme in- struit, habile et entreprenant, dans sa courte adminis- tration, organisa la milice qu'il porta à 12,00u hommes et fixa les limites du Canada jusqu'aux Alléghanis. Le traHé d'Aix-la-Chapelle lut l'événement le plus remar- quable de l'année 1748 : ce traité restitua Louisbourg à la France. Arrivée de M. de la Jonquière. — M. de la Jonquière arriva à Québec en septembre 1749, et prit pos- session de son gouvernement. Concussion. — En 1750, des plaintes sérieuses s'éle- vèrent contre le gouverneur, qu'on accusait de concussion dans la régie des finances. IjCs reproches qu'il reçut de la cour lui l'urcnt si sensibles, qu'il demanda son rappel ; ^ >ais il mourut avant son départ, le 17 mai 1752. M. < ries Lo Moyne, baron de Longueuil, administra le paya eu attendant l'arrivée du nouveau a;ouverneur. w 52 IirSTOIRE DU CANADA. XVII. MARQUIS DUQUESNE. P^''--' •■■"■'-' ■■ "■ 1752 à 1755. TJigot, Intendant. Arrivée du marquis Duquesne. — Le succes- seur du iuavqui8 de la Jonquiùro fut lo marquis I)u(]ucsnc de Mcnncvillc. Il arriva i\ Québec dans le mois de juillet 1753. Evénements remarquables. — Les trois ann(5cg du gouvernement du marquis Duquesne sont remarquables par les événements suivants: 1^ les préparatifs do M. Du- quesne; 2^ l'assassinat do Jumonville; 3^ la bataille du fort Nécessité; 4° la pvi.se du Lijs et de VAlcldc; h^ le plan d'attaque du Canada ; C^ les expéditions de Monkton, do "Braddock et de Sbirlcy. Préparatifs de guerre. — Après avoir fait une re- vue des troupes et des milices, trouvant que la discipline laissait beaucoup à désirer, le nouveau gouverneur s'ap- pliqua à faire plusieurs reformes. En même temps, pour se conformer aux instructions de la cour, il interdit la vallée de l'Obio aux traii([uants anglais. Le fort Du- quesne fut élevé sur l'Oliio, un autre ù la Presqu'île et un troisième à la Ilivière-aux-Boeufs. Assassinat de Jumonville. — Les Anglais récla- maient la vallée de l'Oliio, et voyaient avec peine s'élever dans cette vallée des forts qui contrariaient leurs vues. Le gouverneur do la Virginie cliargca Washington de som- mer le commandant français de se retirer. Les Anglais, ayant élevé, à quelques lieues du fort Duquesne, un fort qu'ils avaient nouuné fort Nécessité, Jumonville fut envoyé, le 28 mai 1754, par M. de Contrecœur, gouverneur du fort Duquesne, vers Washington, pour le sommer d'évacuer le territoire français. Au moment où Jumonville lisait sa sommation, il fut indignement asssassiné. Bataille du fort Nécessité. — Un pareil outrage, contraire aux droits des gens, ne pouvait rester impuni. De Villiers, frère de la victime, fut chargé de le vengerj 1 GUERRE DES SErT-ANS. 53 A la tCtc (le COO Français et de 100 Sauvapjcs, il attaqua Washington, et, après un comb:it do huit heures, le força à capituler. Ce couibat est le prélude du grand et sanglant drame qui va commencer. ïucces- ;]ncsnc )i3 de années ijuables M. Du- lille du : 5^^ le onkton, une rc- sciplinc tir s'ap- pour dit la t Du- et un s récla- 'clever vues, le soui- Lnglais, un fort envoyé, du fort euer le sait sa utrage, lmT)uni. ivengerj GUERRE DES SEPT-ANS. Héroïsme des Canadiens. — Un siècle entier, le peuple Canadien a tenu teto aux tribus iroquoises et aux Colo-ies anglaises, sans jamais en recevoir la loi. Pour en triompher, il faut que la puissante Angleterre arme ses flottes, mette sur pied ses armées. Sans se déconcerter, la Nouvelle France accepte la lutte : lutte grandiose, lutte glorieuse, s'il en fCib jamais. Les années qui courent de 1755 à 17G0 sont peu nombreuses ; mais elles sont marquées par de si éclatantes victoires!, qu'elles comptent comme des siècles et qu'elles suffisent à immortaliser les héros qui y prennent part. Prise delà ''Lys" et de " l'Alcide."— La guerre fu\; déclarée, en 1755, entre la Franco et l'Angle- terre. Pour soutenir leurs Colonies respectives, les deux gouvernemerats mirent chacun une flotte en mer. Les deux vaisseaux français "l'Alcide" et la "Lys," séparés de l'esca- dre par le brouillards, furent pris par les Anglais. Mr. Ri- gaud de Vaudreuil et huit compagnies régulières restèrent prisonniers. Plan de la campagne de 1755. — Par le plan arrêté dans une assemblée tenue dans la Virginie, il fut convenu que les Anglais attaqueraient le Canada par quatre en- droits dififérents : 1^ par l'Acadie ; 2*^ par le lac Cham- plain ; 3*^ par la vallée de l'Ohio ; 4*^ par la rivière Niagara. Prise des forts Gaspareau et Beauséjour. — 1° Monkton, à la tCto de 3,000 hommes, se rendit maître des forts Gaspareau et Beauséjour. Joignant la perfidie à la cruauté, les Anglais firent main basse sur la population acadienne, incendièrent les habitations, entassèrent les 1 54 HISTOIRE DU CANADA. AcacVicns sur des navires et les clispcrsèi*en.t sur les côtes, sans pain et sans protection. Bataille de la Monongahéla. — Pendant l'exdcu- tion de ce noir forfait, Braddock, fijcndral en clief do rarmoe anglaise, à la tetc do 2,200 liouimc?, s'avança !\ marches forcL-cs contre le fort Duqno.'^no, plein de con- fiuncc dans le nombre do ses bataiilonf?. Do Beaujeu n'a- vait j\ lui opposer qu'une poi;.^néo do braves; mais, décidé à vaincre ou i\ mourir, il s'avaiiç;"! i\ la rencontro de Braddock, l'atteisfnit sur les bords do la Blonou£ralR'la et lui fit éprouver, le 9 juillet, la défaite la plus complète. M. de Beaujeu trouva la mort dans son glorieux triomphe. Défaite du baron Dieskau. -^ Quelques mois a prè.^, le geindrai John?on, en vue d'effacer la honte de la défaite do la Monongahéla, voulut s'emparer du fort Saint- Frédéric. Il SG mit en marclio avec 5,000 hommes. Lo baron Dieskau, général en chef des Français, partit du fort Saint-Frédéric avec 1500 hoinnics, et vint chercher l'en- nemi sur h.-s bords du l:.c 8aint-Sacrcment. N'écoutant que sa bouillante ardeur, il attaqua. inconsidérément lo camp de Johnson : sou armée fut repoussée avec perte, après avoir reçu une blessure qui le conduisit au ton.beau quelques années plus tard. L'expédition dirigée contre Niagara fut ajournée. Succès de cette campagne. — A la fin de la campagno de 1755, les Anglais n'étaient pas plus avancés qu'au commencement. S'ils avaient pris Gaspareau et Beauséjour et repoussé lo baron Diej-kau, ils n'avaient pu franchir nos frontières sur aucun point; ils avaient en retour éprouvé une lionteuso défaite, et avaient ajouté à leur histoirO une triste ot honteuse page, la dispersion des Acadiens. DE VArDREUIL OAVAQNAL. 55 n'a- XVIII. MARUUIS DE VATJDKEUIL CAVAGNAL. 1755 à 17G0. Fmnçois Bigot, Intendant. Le Marquis de Monlcalm, général en chef. Arrivée de M. VâUdreuil.-— M. do Vaudrcuil ar- riva le 13 juillet 1755, à Québec, où il était né et où il avait passé sa jeunesse. Los Canadiens le virent avec joie rem- placer, comme gouverneur, le marquis Duqucsno, qui re- prenait le service de la mer. Montcalm. — Le héros do cette guerre, le bravo mar- quis de Montcalm, qui venait remplacer le baron Dieskau, arriva en même temps avec d'autres braves ojfficiers : le chevalier de Ijcvis, do Bougainvillc et do Bourlamaque. L'armée reçut aussi un bataillon du régiment de la Sarre, et un autre de celui du Royal-Roussillon. Campagne de 1756. — Pendant que ce renfort est échelonné sur la frontière, survient la nouvelle que les An- glais s'apprêtent à envahir le Canada avec des troupes nombreuses. Sans perdre de temps, et après s'être concentré avec le gouverneur, Montcalm prévient les Anglais, en so portant sur Chouaguen (Osî^e^yo). Après quelques jours do résistance, la garnison se détermina à capituler. Ce brillant succès suffit pour arrêter la marche des armées envahissantes. Famine. — Malheureusement, après avoir triomphé des ennemis du dehors, la Colonie ne put triompher aussi facilement de ceux du dedans : la famine et la concussion do l'intendant Bigot. La récolte ayant manqué deux années de suite, la population se trouvait réduite à une affreuse détresse. Les Canadiens, malgré leur état de gCne, n'en accueillirent pas moins avec bonheur les pauvres Acadiens, chassés de leur patrie, et partagèrent avec eux les ressources que Bigot n'avait pu leur dérober. Campagne de 1757. — Dans le but do recommencer leur attaque contre le Canada, les Anglais s'étaient fortifiés sur le lac St.-Sacrement et avaient élevé le fort George ou 56 HISTOIRE DU CANADA. Williain-IIcnry. Il fallait à, tout prix les en cl-'loiroi*- Montc.ilrn alla investir ce fort. Pondant sept jours, IMonroo 80 défend avec vigueur; mais, voyant la plupart do ses batteries d<îmontécs''et n'ayant aucun espoir d'ctro secouru, il amena son pavillon. Uno nouvelle victoire est uiu.d ajout(5e à celle de l'annde précédente. La seconde victoire de Montcalm est souillée. — Malheureusement cette belle victoire fut souillée par la conduite barbare des Sauvages, qui immoleront plusieurs prisonniers anglais, malgré les efforts des Français pour les en empOclier. L'eau-de-vic laissée par les Anglais dans le :" jrt, fut la cause de cette sanyl?nte tragédie. Campagne de 1758.— Forces des deux Colo- niss. — Montcalm, au commencement de cette campagne, n'avait que 6,000 hommes à opposer aux 40,000 que los Anglais avaient mis t\ la disposition d'Abercroniby, génér.d en chef; ce général pouvait en outre compter sur un corps de réserve de 20,000 miliciens. Evénements remarquables de cette cam- pagne.— 1^ la prise de Loui^bourg; 2'^ la bataille de Carillon ; 3^ l'évacuation du fort l3uqucsne et la prise du fort Frontenac, sont les événements les plus remarquables de cette campagne. Prise de Louisbourg. — Le 2 juin, Tjoscawon, avec vingt vaisseaux de ligne, dix-huit frégates et 14,000 hommes sous les ordres d'iVmherst, parut devant Louisbourg. Après s'être défendu avec un rare courage, pendant 50 jour;?, cfc avoir perdu bcaucou.p d'hommes, l'héroïque Di-ucourt prit le parti de capituler. La perte do Louisbourg entraîna celle du Cap-Breton et de l'Ile St.-Jean. Bataille de Carillon.— La victoire n'est pas loin de lu défaite. Le ■'uémc mois qui vit tomber les murs de Louisbourg, vit aussi le plus beau triomphe que \d Nouvelle France ait jamais remporté. Abercromby, ù la têts de plus de 16,000 hommes, partit du fort Edouard rour se porter sur Montréal. Montcalm, avec un peu plus de 3,000 hommes, dont 450 Canadiens, vint lui barrer lo passage à Carillon, DE VAUDREUIL CAVAGNAL. 57 C0l'p3 loin ur.'5 de uvcllo 5to de our se us de rer le Après s'otro fortîfid au moyen d'abattis d'arbres, Il attend l'ennemi do pied ferme. Le 8 juillet, sur le midi, Aber- cromby fuit son apparition. Six fois il a'acliarne à entamer les lignes françaises, et six fois il est rcpoussd avec d'dnor- mes pertes. Après une lutte de plus do sept heures, Aber- cromby, désesptjre, vaincu, prend prc'cipitammcnt la fuite. La victoire de Carillon sauva, pour cette année, la Nouvelle France. Pertes des forts Frontenac et Ducitiesne. — Les forts Frontenac et Duquesnc avaient été dégarnis do troupes. Les Anglais profitèrent de ces circonstances pour détruire le fort Frontenac et pour se fortifier dans le fort Duquesnc, auquel ils donnèrent le nom do Pittsburgli. Cette perte, attribuée à l'imprévoyance du gouverneur, jointe à d'autres griefn, augmenta la division qui régnait entre M. de Vaudreuil et M. de Montcahu et ne présag-ea que des malheurs pour les années suivantes. Campagne de 1759. —Préparatifs des Anglais. —-Pendant que la Nouvelle France lutte péniblement contre le besoin de toutes choses, ses ennemis se rassemblent et conspirent sa perte. Après s'Ctre emparés des postes avancés, ils se proposent do pénétrer dans le cœur du pays par plusieurs endroits à la fois : et, de peur que leur proie ne leur écliappe, ils mettent sur pied trois armées, dont reffectif est porté à plus de 60,000 hommes, presque l'équivalent de la population entière du Canada. La première de ces armées, sous les ordres du général Wolfe, devait remonter le St.-Laurent et attaquer Québec; la seconde de 12,000 .hommes, sous les ordres du général Amhcrst, successeur d'Atjercromby, devait descendre le lac Champlain et le St.- Laurent pour se j'oindre à l'armée de ^yolfe ; la troisième, sous les ordres du général Prideaux, devait s'avancer vers les lacs et couper toute communication avec la Louisiane. Préparatifs des Français. —Pour tenir tête à l'orage, il eût fallu de nouveaux renforts, mais le peuple canadien est abandonné à lui-môme. Aux 60,000 Anglais qui se préparent à attaquer la Nouvelle France, M. do Vaudreuil n'a à opposer que 5,600 réguliers, 15,000 mili- ciens et quelques bandes de Sauvages. Quoi qu'il en soit, mmmsmmm 58 HISTOIRE DU CANADA. les Canadiens ne se dcîconrngcnt point, et jurent do défendre leur pays jusqu'à la derniùrc extrémité. Après avoir évacué Carillon et St.-Frédéric, M. do Vaudrcuil renforça les postes do Niagara, de rilo-aux-Noix et de Chouaguen. Il fortifia Québec, et la mit i\ l'abri d'un coup de main par un camp retranché qui s'étendait depuis la rivière Montmorency jusqu'à la rivière St. -Charles. Wolfe arrive devant Qr.ébec. — Le 17 juin, lo général Wolfe jota l'ancre devant Québec. Il débar({ua une partie de ses troupes à l'île d'Orléans, et fit dresser une batterie sur les hauteurs de l^évis pour bombarder la ville, qui bientôt ne l'ut qu'un amas de cendres et do ruines. Bataille de Montmorency. — WoIfc, avec 8,000 hommes, attaqua, le 31 juillet, les retranchements fVancniis à Montmorency ; une lutte terrible s'engagea ; mais, repoussés de toutes parts, criblés par les hommes do Kcpentigny, les Anglais se retirèrent en désordre. La bataille était gagnée. ; , .^ . ., ^ - Première bataille d'Abraham. — Après avoir passé une partie du mois d'août à saccager sans pitié la plupart des paroisses situées sur !es deux rives du fleuve, et désespérant d'emporter Québec i'assaut, Vvolfe eut recours à la ruse. Les vaisseaux anglais levèrent l'ancre, remon- tèrent le fleuve et mouillèrent devant Saint-Antoine. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, embarqués sur leurs cha- loupes, et se donnant pour des Français chargés d'appro- visionner la ville, les Anglais gravissent les hauteurs d'Abraham par l'Anse-au-Foulon, Montcalm accourt aussitôt, et emporté par une précipitation funeste, il engago immédiatement lo combat, malgré tous l"cs avis contraires qu'on put lui donner. Les Anglais étaient doux contre un, 8,000 hommes contre 4,000. Malheureusement, au plus fort do la lutte, Montcalm est blessé mortellement. Après s'être battue avec un courage héroïque, et voyant la partie perdue, l'armée française regagne précipitamment ses cam- pements. Wolfû trouva une mort glorieuse dans son triomphe. Capitulation de Québec.-— Lévis, devenu par la mort de Montcalm, générai en chef des troupes françaises, DE VAUDREUIL CAVAQNALV 50 mais, les do }. La engage traircs :ro un, u plus Après partie 3 cam- mplic. )ar la Içaises, voulait brfilcr la ville, ou l'empêcher, par une vîctoîro prompte, do tomber au pouvoir des Anglais. Il fit revenir les troupes qui rétrogradaient vers les Trois-Riviorcs ; mais, en arrivant près de la rivière St.-Charïes, il apprit, avec chagrin et indignation, la reddition de Qu(?bco. M. do Bamezay, avant qu'une seule batterie tut dirigdo contre la place, étant certain d'être secouru, arbora le pavillon blanc, au grand étonnement des Anglais. Cet événement important avait lieu le 19 septembre. L'arnide française, dont les pertes étaient très-grandes, ^ë'replia sur Montréal, où elle prit ses quartiers d'hiver. , Le général Murray agit comme gouverneur. .-• -Murray, ayant sous ses ordres 9,000 hommes, exerça les fonctions de gouverneur de Québec, au nom d'Amherst, général en chcfl '* Campagne de 1760. — Les événements marquants de cette campagne furent : 1^ la bataille de Ste.-Foye; 2^ le siège de Québec ; 3° la capitulation de Montréal. Bataille de Ste.-Foye. — Privée de sa capitale, en proie à une détresse qui se fait do plus en plus sentir, la Nouvelle France no désespère pas encore. Lévis rassemble ses forces et se prépare pour un suprême effort. A la teto de 6,000 hommes, il marche sur Québec, dans l'intention de reprendre cette ville. Le 28 avril, Lévis rencontre Murray sous les mur,-* de Québec, avec des forces i\ peu près égales aux siennes. Aussitôt une lutte acharnée s'en- gage entre les deux armées, qui se battent avec un égal courage. La victoire reste aux Français et l'honneur des armes françaises est vengé. Lévis assiège Québec— Le soir môme de cette mémorable journée, Lévis fait commencer les travaux qui doivent le rendre maître de Québec. Pendant treize jours, l'armée est occupée à ouvrir des tranchées et à élever des batteries. Au moment où tous les regards sont tournés vers la France, d'où est attendu le secours, une flotte fait son apparition dans la rade de Québec ; c'est une flotte anglaise. Pour ne pas être pris entre deux feux, Lévis icvclc siège et revient à Montréal. co HISTOIRE DU CANADA. Capitulation de Montréal. — Trois nrmocs an- glaises, dont l'criuctif FO montait i\ ))lu3 ilo 20,000 hommes étaient concGnti-éi.'.;ulcvant Montréal. Luvis songea un ins- tant à Icé attîujucrj mai.?, par l'avis do son Conseil, M, do Vaudrcuil, devant da fovcci n impot^antcf», no voulut pafj laisser coulei; lo Rang inutilement et bo décida i\ capituler. Cetto capitulation niéinorablo fut signéo lo lendemain, 8 septembre. Lo p;énér;d Ainlicrst accorda presque tout, maifï il eut la lilchcto do n^fusci' aux braves do rarméo française les honneur.^ do la guerre, Principaux articles de la capitulation. — Il fut stipulé : 1^ fjuc les Caniidicns auraient le libro exercice do leur religion tt g!irdcr;!ii.nt leurs lois et leurs propriétés; 2"^ que tous les poste.-» oceupiis par les Français seraient livrés BOUS lo plus court délai aux, Anglais; 3^ quo les troupes françaises seraient transportées en Franco et b'cn- pageaiont î\ IJO I oint servir pendant c:tlo guerre; 4'^ quo le gouverneur, l'intcndarit et les autre.4 fonctionnaires civils seraient transportés en Franco, aux frais do rAnglcterre. Le drapeau anglais remplace le drapeau fï'ançais. — Le drapeau do la Franco, après avoir flotté près do deux e-iècles au-dessus do Ville-Marie, ko replie et fait placG à celui do la Grande-BretagriC. L'entrée des troupcd dans la \u:q annonce à la Colonie ([uo la Nouvelle Franco est devenue possession anglaise. Ainsi est consom- mé lo grand dramo qui, depuis tant d'années, tenait tous les esprits en suspens.' ,, . IITTERATURE SOUS LA DOMINATION , FRANÇAISE. Depuis l'établissement do la Colonie jusqu'à la conquête, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV régnè- rent sur la France. Ces reloues, particulièrement les deux derniers, ont été les plus glorieux de la Monarchio française, par les savants, les artistes et les hommes do lettres qu'ils donnèrent à la Franco. ' - • " LITTÉRATURE SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE. 01 Quoi qu'il en soit, on no doit pas être surpris bî co mou- vement littdrairo no s'est pas fait sentir clans In Colonie : la ])t'iiodo tlo la Domination fnmguiso n'a ctd qu'une période tlo création. ^ La plupart clcs hommes instruits qu'il y avait alors dans h pays étaient renfermés dans In colléuc des Jésuitcf, et dans les Séminaires do Québec et do Suint-Sulpice. Sans doute, la Colonie, lorsqu'elle tomba sous la puis- saneo anglaise, avait déjii fait lui progrès in)mcnsc dans lo développement do ses forces. Mais {;ussi, que co progrès lui avait coûté de travaux, de fatigues et do sueurs ! Nos pères n'avaient pas eu sculoniont i\ conibattrc-contro les obstacles sans nombre do la nature, do h distance, et des lieux cux-mûmcs; î\ tout instant, il leur avait faîli laisser h\ une entreprise i\ peino commencée, mcUro do côté la charrue avec hu|uelle ils venaient à peino do tracer le ];vcmier sillon, pour se défendre contre les attaques des Iroquois. Ces faroucbiîa barbares les raolcstj>rent ainsi de 1G09 ;\ 1701. Depuis plusieurs années déj;\, les Anglais étaient do la partie. 11^ reprirent bientôt leur œuvro avec un acharnement inouï, et poursuivirent avco vigueur la guerre contre la Colonie, jusqu'il ce quo cetto dernière fût enfin forcée do so rendre, épuisée et sans sccour;-'. ■■': ■ Une période aussi laborieuse n'a pu être une période littéraire. Aussi n'avons-nous ù, signaler aucune œuvro de littérature, à proprement parler. Il noua rcsto aujourd'hui cependant dos travaux d'une importance capitale, où nos hlyloriens contemporains ont puiié tous, les tonseigneraents qu'ils nous donnent, surtout trur les connuencements pénibles do la Colonie. Ces travaux sont dus, pour la plus grande partie, à des Français qui ont travaillé personnellement à établir la civilisation française eu Aniérii|uo et qui tenaient des mémoires de ce qui se passait sous leurs yeux. .^ ^ ^ Jîn voici la liste ; ' , -, '.. ^; Voyages de Cartier^ ■^-■'^'-^xy'iy'p^}^'^^'^^!- Voyage de Robcrval j ' "'""''''- " ■" ' ^. }: é2 HISTOIRE DU CANADA. Histoire de la Nouvelle France, par Marc Lescarbot j Voyap;cs de Cliamplain; Le GranJ Voyage du Pays des Ilurons, et itistoire du Canada, par Gabriel Sagard, frère récollet j Les Lettres do la Mère Marie de rincarnation ; L'Histoire de l'Hôtel-Dieu, par M. de la Tour; Histoire du Canada, par le P. Charlevoix, Jdsuite ; Les Relations des Jésuites; Le Journal des Jésuites ; Historia Canadcnsis, par le P. Ducrcux ou Creuxîuà, DESTINÉES PROVIDENTIELLES DE LA NOUVELLE FRANCE. Les forts étaient pris avec leurs canons et leurs muni- tions, le port avec ses vaisseaux ; le Canada était perdu pour la France ; mais il n'était pas perdu pour lui-môme. Il lui restait son clergé, ses communautés religieuses et sa population fortement chrétienne. Ce fut là son salut. La Mère de Tlncarnation avait dit, près d'un siècle avant cette perte de la Colonie : " Le Canada est un pays spécialement gardé par la Providence. Si les épreuves les plus sensibles lui sent souvent venues quand il croyait tou- cher à des terres prospères, c'est aussi lorsqu'il croit tout perdu et qu'il se sent rouler d'abîme en abîme, que la Pro- vidence se plaît à, le relever, à le maintenir debout et à le diriger, sans qu'il le sache, \crs la véritable prospérité, et cela d'une manière impénétrable ù toutes les prévisions humaines. " Oui, le Canada a été sauvé dans sa perte n.éiu ^t il l'a été par la foi solide de sa population, par son inviolable attachement au catholicisme. Or cette foi, a été mise dans les cœurs et a été conservée do génération en génération, par le clergé composj de prêtres séculiers et do religieux missionnaires et apôtres, par ces communautés exhalant le jiarfum do leurs vertus et donnant à l'enfant cette science de la foi qui est l'aliment des grande: âmes et la seule base f^olide de la force chez les nations chrétiennes. La France a perdu une précieuse colonie; mais le Canada n'a rien perdu il est resté fier et chrétien comme il était au XYIIe sièclct lescarbot ; istoire du juite ; Creuxîus. FRANCE. ars muni- lit perdu ui-raGmc. SCS et sa ilut. uu siècle fc un pays euves les )yait tou- îi'oit tout ic la Pro- ut et à le spérité, et Drévisions ^t il l'a I .. v'iolable mise dans în(5ration, religieux :b.alant le 0 science seule base a France ien perdu 1q siècle. SI^:CONDÈ PARTIE. DOMINATION ANGLAISE. IllEMIÈRE ÉPOQUE. DE LA CAPITULATION DE MOInTTRÉAL A L'ACTE CONSTITUTIONNEL. ^GOàlTOl. CHAPITRE 1er. De la Capitukaion de Montréal à la fui de la guerre des Sept-Ans. 17G0 à 1763.. AMIÎEUST, 1er aOUVERNTEUR général: MURRAY GOUVERNEUR DE QUEBEC ; GagE, DE MONT- ' REAL; BURTON, DES TROIS-RIVIÈRES. 17G0àl764. îer Gouvernement.-Une fois maîtres du pays, 0.. Anglais travaillent à s'en assurer la possession. Ils Â-a- b issent la loi martiale, en attendant la fin de la ^.uerre. Un Conseil Werain composd do sept officiers, es? formd a Quebco. Le Canada est divisé en trois gouvernements dans chacun desquels est constituée une Cour de Justice' (également composée de militaires. * Population.-Près de 75,000 Canadiens sont aban- donnes avec indifierence par la Mère Patrie sur les bords '^„ n* f"'"'? ; ""^^ ""T"^^ ^'^ lUhv^^xx sur les rives do 1 Jiiuphrate, ils tendent leurs mains captives vers h Franco i'^ G4 HISTOIRE DU CANADA. dont ils espèrent encore voir flotter le drapeau sur leurs murs. Vain espoir, dcrniôro illusion : 6pui^;cs par les luttes des années précédentes, privés de l'appui do leurs cliefs, les Canadiens subissent, plus qu'ils no l'acceptent, le nouveau régime. Ils se groupent autour du clocher de leurs paroisses, dont ils font le curé leur nppui, leur con- seiller et leur protecteur. En attendant des jours meilleurs, ils reprennent courageusement leurs travaux et s'efforcent de réparer les ruines que leur=( yeux attristés voient de toutes parts. Traité de Versailles.— En 17G3, le 10 février, fut signé :\ Versailles le traité qui unit irrévocablement le Canada à l'Ancrleterre. Ce traité confirma les articles de lu Capitulation de Moritréal. N'augurant rien de bon du nouveau régime, près de 1200 personnes parmi les plus distinguées laissèrent le Canada, quand elles furent assurées qu'il devenait décidément colonie anglaise. CHAPITRE II. Du traité de Versailles à l'Acte de Québec. 17G3à 1771. II. James Murray.— 1763 à 1766.— Le général Amherst s'embarqua, eu 17G3, pour l' Angleterre, et eut pour successeur le général Murray, qui, pour se con- former à ses , instructions, forma un Conseil, investi, conjointement avec lui, des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Ce conseil fut composé de treize membres, dont un seul Canadien. Démembrement du Canada. — Aussitôt après le traité de Versailles, l'Angleterre démembra le Canada. Le Labrador, file d'Anticosti et les îles de la M-ideleine furent annexés au gouvernement de Terre-Neuve ; file St.- Jean et celle du Cap-Breton furent cédées à la Nouvelle- Ecosse. Quelques années plus tard, le Nouveau-Brunswick en fut aussi de taché ; le pays au sud des grands lacs fut annexé aux Etats-Unis. Le reste du Canada, ainsi mutilé, fut nommé Province de Québec, DOMINATION ANCJ.AIS1?. 05 Icura ar les leurs L^it, le Lcr do u' cori- illcurs, forcent ont de icr, fut lent le clcs do bon du es plus ssurécs vnéra^ et eut con- Qvesti, iaire et lirt, dont iprès le anada. deleinc île St.- nivelle- luswick lacs fut mutilé, Abolition des lois. — L'Angleterre no s'arrêta pas li\: cllo abolit les lois françaises et y substitua les lois an- glaises : violant ainsi la Capitulation qui «^garantissait aux Canadiens l'usage de leurs lois. Des nuirniuros éclatèrciit dans tout le pays. Murray aimait les Canadiens et était juste; pour calmer l'agitation des esprits, il permit l'usago des lois françaises dans les causes qui rivaient rapport à la propriété mobiliaire. Murray convoque les représentants du peuple.' — Suivant le désir de l:i 'our, ÏMurray convo'jua une assemblée des représentant- i peuple. Les Cana- diens ne voulurent pas prêter le serment du te.sc, dont la for- mule était anti-catlioliquo, et cette assemblée ne siégea point. Murray est rappelé. — Les Anglais, non contents de SG rendre maîtres du commerce et d'accaparer les terres, voulaient encore s'approprier le pouvoir. Trouvant que le gouverneur ne les secondait p.1s assez, ils raccusèrent do faiblesse et de partialité. Rappelé en Angleterre, Murray se justifia pleinement, mais il fut remplacé par le Brigadier- Général Guy Carleton. III. Sir Guy Carleton,~1766 à nDÔ.-— Arri- vée de Carleton. — 3Iurray fut remplacé par le briga- dier-général G;iy Carleton, en 17G6. La longue adminis- tration de Carleton peut se diviser en deux parties : l'^ il gouverne pendant 20 a-ns, sous le nom de général Carleton ; 2^ élevé à la pairie en récompense u ^services rendus ii son pays, il gouverne encre la Colonie sous le nom de lord Dorchester pendant 10 itres années. Evénements rem. rquables. — Les faits suivants ont signalé les 30 années le l'administration du général Carleton : 1^ le gouverneur s'efforce do ramoner les esprits ; 2^M'Acte de 1774; 3^ rinsurrection américaine; 4^ lo siège do Québec ; 5^^ l'Acte Constitutionnel de 1701 ; G° le premier Parlement ; 7^ la nomination d'un nouvel évei{U0. Les premières années de Carleton.— -De 17G1 à 1774, Carleton, pour se conformer aux instructions do l'Angleterre, s'applique à apaiser les esprit.^ en donnant satisfaction aux Canadiens, Après avoir modifié le Conseil CG HISTOIRE DU CANADA. et remplace le Jugo-cn-Chof, dont ils avaient ù se plaindre, il rappelle l'ordonnance de 1704 qui déniait aux C;itlioli(|ue.s le droit de remplir les fonctions de Procureur, d'Avocat et de Juré. Cette conduite sage et impartiale ne ])0uvait plaire aux Anglais établis dans le pays, surtout ù ceux de Montréal, qui ne ccï^sèrcnt de taquiner et de persécuter les Canadiens. Ils accusèrent le gouverneur de sacrifier les intérêts de l'Empire pour plaire aux nouveaux sujuts. Ces accusations furent rejetées ; se voyant éconduits, les Anglais n'en continuèrent pas moins à faire aux Canadiens une guerre sourde. CHAPITRE III. De l'Acte da Québec à V Acle ConstUutiannel. 1771 à 1701. Acte de Québec. — En 1774, craignant de perdre le Canada, en présence de l'attitude nien.içante des Etats- Unis, l'Angleterre se hiita de donner une nouvelle Consti- tution, plus favorable aux Catholiques. Cet Acte est connu sous le noui d'Acte de Québec ; il donna au piys un gouvernement absolu, mais qui cependant fut préférable au régime arbitraire et despotique des deux gouvernements précédents. Dispositifs de l'Acte de Québec. — lo L'Acte de Québec recula les limites fixées à cette province eu 17(54; 2^ donna aux Catholiques les droits que leur garantissait la Capitulation de Montréal, et les dispensa du serment du test; 3*^ rétablit les anciennes lois civiles et conlirma l'usage des lois criminelles anglaises ; 4*^ établit un Con- seil législatif de 17 membres au moins et do 23 au plus, catholiques ou protestants. Comnient fut reçu l'Acte de Québec Les Anglais ne furent pas satisfaits de jct Acte et ils en demandèrent irnmédiatement le rappel. Les Canadiens le reçurent avec satisfa.'^tion. Insurreetion américaine.— Pendant que ce tra- vail do réorganisation s'accomplit, l'oriige (jui s'amonce- lait i\ l'horizon finit par éclater, Les Américains, mécon* DOMINATION ANGLAISE. 67 tcnts contre la Mère Patrie, se révoltent contre elle. Après s'être érig(?s en Con^rrès, ils font appel aux Canadiens pour les engager à s'insurger avec eux contre la Métropole. Les Américains envahissent le Canada. — Leur appel demeurant sans résultat, les milices américaines envahissent le Canada, en 1775. Ticondéro^a, Crown- Point et St.-Jean tombèrent en leur pouvoir. Chanibly, Montréal et les Trois-Rivières ont le même sort. Dans ces circonstances criti(]ues, le gouverneur est heureux do roncontrer l'appui des Seigneurs et du Clergé. Le peuple demeure spectateur de la lutte. Après , s'être opposé inutilement à la marche de l'onnerai, Carleton va se rcnicrmer dans les murs de Québec. Siège de Québec. — Montgomery, soutenu par Arnold, ne tarde pas à l'y suivre ; mais, ayant voulu s'em- parer de cette ville par surprise, il est tué dans la nuit du ol décembre. L'armée américaine passa l'hiver devant Québec. Lo printemps suivant, à l'arrivée do renforts considérables, sous les ordres du ^ijénéral Burgoyno, les Américaius levè- rent le siège et rentrèrent dan.-î leur pays, îiprès avoir laissé en arrière leur artillerie, leurs bagages et leurs munitions, et après avoir brûlé les forts Cliambly et Saint-Jean. Succès et revers sur la frontière américaine. — Dans le mois d'octobre 177G, une flottille anglaise atta- qua sur le lac Champlaiti la flottille américaine, près do Saint-Frédéric, et remporta une brillante victoire ; ensuite elle fit sauter le fort. Au printemps de 1777, le général Tîtirgoync à la tCto de 9,000 liommes, envahit le territoire américain. Après quehjues succès, il s'avança ini])ruJommcnt au milieu do l'ennemi, fut cerné à Saratoga et obligé de déposer les armes avec son armée. La lutte continua jusqu'en 17S3, entre la Métropole et SCS Colonies révoltées, soutenues par la Prance ; les Canadiens ne furent plus molestés et restèrent simples spectateurs de cette guerre. Eu 1783, par le traité do Parid, l'Angleterre reconnut l'indépendance des Etats-Unis. Toutes les autres Puissances saluèrent le drapeau de la prcmièro nation libre du Nouveau-Monde. HISTOIRE DU CANADA. SECONDE EPOQUE, 'l; '' :; DE L'ACTE CONSTITUTIONNNEL A L'UNION DES CANADAS. ' 1791 à 1S40. - ' : ' ■ "; ' CHAPITRE 1er. - - ^^ DeV Acte Constitutionnel à V administration de l'rescott. 1791 à 170C). Acte Constitutionnel de 1791. — Avec l'aiindo 1791 commence une nouvelle cro. Les Canadiens s'étaient joints aux Anglais pour demander une chambre d'iVsscm- bléc, et, soutenus par le gendral Carlcton^ ils obtinrent en 1791 une nouvelle Constitution. L'acte impérial sépara le pays en deux Provinces : lo Ilaut-Canada et le Bas-Canada. 11 établit une cJiambro élective dans chaque Province, ainsi qu'un conseil législatif, dont les membres devaient être nomniés par la couronne. La chambro d'assemblée du Bas-Canada fut d'abord com- posée de 50 représentants, et lo conseil législatif, do 15. M. Panet est élu Orateur. — Le Major Clark, administrateur, divisa le Bas«Canada en vingt et un comtés, et fit procéder aux élections. Trompés par des paroles astucieuses, les Canadiens donnèrent leurs suffrages ù plu- sieurs candidats anglais. Aussi, dès l'ouverture de la pre- mière session, le 17 décembre 1792, tous les Anglais se réu- nirent pour choisir un orateur parmi eux. Après d'orageux débats, J -A. Panet fut élu par une majorité de dix voix. Les Anglais voulurent aussi bannir la langue française dans les débats. Au début mémo des travaux du corps représentatif, commence cette joute qui doit se perpétuer à travers les âges, et qui assure aux Canadiens, champions de la cause nationale, une gloire aussi impérissable que celle que leurs pères s'étaient acquises sur le champ de bataille. DOMINATIOxV ANOLAISE. G9 igi-eux o voix. îçaisG Intatif, Icrs les cause leurs Orateurs de l'Assemblée législative du Canada. — De 1792 à 1837, il n'y a ou que quatre orateurs ou présidents tle l'Assemblée léo^islative. 1er I/honorablc J.-A. Panet, de 1792 à 1815 ; 2e E.-G. Chartier do Lotbinièrc, de 1791 à 1797 ; 3o L'honorable L.-J. Paplncau, do 1815 à 1837 ; 4e J.-A. Valliôrc de St. Real, do 1823 à 1825. Travaux du premier parlement. — Dans leg quntre sessions de ce premier Parlement, les chambres s'occupèrent de l'éducation, des cliemins, du règlement dos rentes seigneuriales, des monnaies, etc. Eglise du Canada, lerévêque. — Mgr. de Pont- briant étant mort l'année de la Capitulation de Montréal, 31. M. Briand, Perrault et Montgolficr furent chargés du gouvernement de l'Eglise du Canada, en qualité de Vi- caires-capitulaires. En dépit des Protestants, qui croyaient pouvoir asser- vir l'EglisG comme l'Etat, Mgr. Briand, élu deux ans auparavant, put, en 1766, prendre possession de son siège, après avoir été agréé du gouvernement anglais. . Autres évêques. — En 1781, Mgr. Briand ayant donné sa démission, Mgr. d'Esglis devint évoque et fat remplacé, en 1788, par îMgr. Hubert, qui lui même fut remplacé, en 1797, par Mgr. Denaut. Mgr. Plessis.— En 1806, l'illustre Joseph-Octave Plcssis monta sur le siège épiscopal de Québec; on 1819, il reçut le titre d'Archevêque. Ce grand prélat a rendu î\ l'église du Canada d'éminonts services, en défendant courageusement ses droits contre le gouvernement anglais. Archevêques de Québec. En 1819, Mgr. Plessis; .'.: . En 1825, Mgr. Panet; En 1833, Mgr. Signay; (en exercice en 1841.) En 1850, Mgr. Turgeon ; _. ^ ^ _,_^ En 1854, Mgr. Baillargeon ; " • • ,, En 1870, Mgr. Taschcreau. Jusqu'en 1821, les évoques de-Québec curent juridic- tion épiecopale sur toute la Province. *û,* ;of :«r- t 70 histoire: du canada. Evêques de Montréal.— En 1821, Mgr. Lartlj^uo fut nommé évoque de Montréal ; il en exerça les fonctions en qualité d'auxiliaire jusqu'en 1836 : cette année, il fat nommé évoque titulaire et mourut en 1810. Sjn succes- seur fut Mgr. Ignace Bourget. Evêché des Trois-Rivières. — L'évôohé do^ Trois-llivières a été créé eu 1852. Son premier évoque a été Mgr. L. Cook, qui a été remplacé par Mgr. Lafloche. Evêché de St. -Hyacinthe.— Cet évôclié fut for- mé en 1852. Son premier évolue fut Mgr. Priuco ; Mgr. Jos. Larocque lui a succédé en 18G0. Evêché de Rimouski.— L'éveché de St.-Germai:i de Rimouski a été créé eu 18G7; son preaiier évoque e.-st M<>;r. Jean Langevin. Province ecclésiastique de Québec Ces cinq évôchés forment, avec celui de d'Ottawa, la province ecclésiastique de Québec. Administrateurs. — Pendant la durée do sa longue administration, le général Carleton passa plusieurs fois en Angleterre, pour veiller aux intérêts de la Colonie e» obtenir des changements i\ sa constitution. Pendant ces absences, plusieurs administrateurs ont gouverné le Canad;». Cramahé — 1770 à 1774.— Le Conseiller Cramahé fut administrateur de 1770 à 1774. Haldimand. — 1778 à 1785. — Haldimand gouverna la Colonie, en qualité de Lieutenant-Gouverneur, de 1778 à 1785. Haldimand s'est rendu célèbre par son des- potisme. Avec ce gouverneur recommencent les intimida- tions et les vexations des plus mauvais jours. Devenu défiant jusqu'à l'excès dans ces temps où l'Angleterre luttait contre ses colonies révoltées, il voit partout des conspira- teurs, jette les citoyens en prison et les remet en liberté, sans aucune forme de procès. Hamilton et Hope.--1785 à 1786.-— Après le dé- part du général Haldimand, Hamilton fut nommé i^icutc- nant-Gouverneur, et, l'année suivante, ce dernier fat rem- placé par le colonel Hope. ■ Pendant l'administration d'Hamîlton, l'acte de l'IIabcas* (le DOMINATION ANGLAISE. 71 îtiOMS il fat acccs- 3 dos >quû a at for- erinai:i ^uo est — Ces )rovmco i longue , fois"' en lonio o9 ant ccd Canada. îramaliJ louverna 10 177S ton dcs- itimiJa- Dcvcini b luttait kon.ipit'a- jrto, saii.^ l'ès le do- Lieute- l'at rciu- llabcas- Corpus, la baso dos libortcjs du sujet anglais, fut iiUioduit dans le pay?. Alured Clark.— 1791 à 1793. —Sir Alurod Clmk fut noniuio Lieutenant-Gouverneur. C'est lui (jui a eu riioiniour d'ouvrir la preuiièro session du premier Parlo- lucnt canadien, . . . ■ CIIAPIÏllE II. De V adniînisiratîon de Prescott d la fui de celle de Crai 1796 à 1811. Pcndanit cet intervalle do 1.5 uns, deux gouvcrnourH et deux administrateurs ont tenu hs rôties do radmiuistratiou. IV. Prescott — 1798 à 179a— Lo gont'ral Pres- cott succéda à Lord Dorchestur, en 1796. Un truito d'atnltié, concernant le commerce et la navigation du Ca- nada, cntro TAngleterro et les Etats-Unis:, sont les événe- ments les plus remarquables do son administration. Pres- cott s'embarqua pour l'Angleterre en 1799. Milnes-1799 à 1805. — Prescott eut pour succe^sour llobert-Sliore I\lilnes, en qualitJd'j Lieutonant-Grouvcrmuir. Le principal événement de gon administration est la ])!iso do ])osscssion par le gouvcrneu)cnt des biens dos Josuites, en ISOO, jnalgié les réclamations do la Chambre. Dunn.— 1805 à 1807.— Thomas Dunn, j^résident du Conseil Exécutif, succéda à Blihies, en qualité d'admi- nistrateur. C'est de son administration quo date Turc do la liberté de la presse en Canada. En 1805, parut le Mcrcunj ; l'année suivante, parut aussi lo Ca/u^/iV», dont l'honorablo nii.-^sion fut de défendre hi religion, la lar.guo et les institutions des Canadiens dans ces années d'into- lérance et de despotisme. Dunn fit exécuter, à Québec, avec un graiid appareil militaire et dans un lieu élevé, un Américain nommé McLano, qu'on aceusait d'avoir com- ))loté la perte du Canada, en cherchant i\ entraîner les Canadiens à embrasser la cause républicaine en France. V, Craig—1807àl811.— En 1807, Sir James Craij^ 73 HISTOIRE DU CANADA. arriva i\ Qaéboc. C'dtaît un milîtairo do quG.rjao réputa- tion, mais im adiuinistratoui* inôJiocro et despote. Il dépassa en violonco toat co qui s'était encoro vu, et sou adininistratioa est qualifiéo de '• Rèi^tio do li Torrour. " Rempli do préjugés ontro les CiiTullons et leiu* roli lioii, il ne cessa do les inolcstcr : il rotraîiclii les prin -ipaux d'entre eux de la liste des ofïi;3icrs de n/.lico, et jota eu prison les représentants qui av. lient b n illiour dj lui dé- plaire, en défendant les i;ninunités et les privilé^'os du Corp.> léi^islatif. Il fit aussi .saisir les presses du C'i.nri'lini et arrêter sion propriétaire, sous acoisitiou de lii'ito trahison. Cruig s'att'iqua aussi à l'Eglise, eu voulaiit réserver au roi la nomination des curés dans les paroisses. Ij'illustrc Plessis était alors sur le siégo épiscopal do Québec ; la proposition de (Iraig, avco plusieurs autres plus ou moins injustes et hostiles, fut rejetéo. ]j'attitude menaçante des Ktats-Unis mit un terme à ce despotisme. Les ])ri.sons dirent leurs victimes, et Craig s'embarqua, en 1811, pour i Angleterre. Parlements. — Durant ces 15 années, il y eut cinq Parlements, dont les quatre premiers ne furent dissous qu'après les quatre sessions ordinaires, et le cinquième, après 3G jours seulouicnt do débats orageux. Divisions dans le Parlement. — Pendant que l'Europe était en feu, et luttait contre l'ambltiou do Bona- parte, qui voulait l'asservir, la paix du pays no fut pas trou- blée à l'extérieur. IMals, à finlérieur, surtout dans l'en- ceinte parlementaire, il y eut plusieurs graves r-ujcts do di- visions entre les trois branches de la Législature. Les Représentants réclamaient les43riviIégos et les immu- nités dont jouissait, -en Angleterre, la Chambro des Com- munes. La question des Juges fut le premier sujet do dif- ficultés ontro la Chambre et le gouverneur soutenu par le Conseil I/égislatif, dont les membres, nommés par la cou- ronne, servaient les vues. Les Représentants prétendaient, avec raison, que les Juges ne pouvant voter avec assez d'in- dépendance, devaient être exclus de la Chambre. Après des débats longs et orageux, une loi fut passée dans ce sens, et reçut la sanction royale en 1811, DOMINATION ANÛLAISE. 73 l'oputa- te. Il , et son rrour. " : "'ion, il vipaax jota cil ! lai de- Il Corp.". .'Uni et iMhisD:!. ir au r')i i'illustro ■boc ; la lA moins rrac i\ ce et Crai;4 eut cinq dissous iquiùme, mt Cjuo 0 Bon:i- 3as trou- ins l'cii- ts do di- s inimu- C3 Coin- t do dif- u par h la co.i- nd aie lit, scz d'i'.i- Aprèo i 00 sens, w * ê CIIAPITKR HT. GUEllIlE DE 1812. VI. SIR GEORGE PREVOST. 1811 à 1815. Arrivée de Prévost. — Sir Gcorpço Prévoit arriva !\ Qu(;bcc cil Kcptonibro 1811. C'était un liomiiio modoro' autant qu'impartial. Afin do c'catriscr dos plaies cncoro Bai_ii;nantc.s et ranimer la confiance du peuple, le nouvca'i Gouverneur, après avoir placé M. l>édard sur lo IJano judiciairo et nommé M. lîourdago:^ colonel do milice, saisit toutes les occasions pour tL'moip:ncr a«ix Canadiens ses sympathies. C'était plus qu'il n'eu fallait pour un peuple qui ne réclamait que la justice : aussi .s'cmprcssa-t-il de C(mrir à la frontière au premier appel du gouverneur. Evénements remarquables. — Lo principal évé- nement do l'administratiou de l*révo.^t est la guerre avec les Etats-Uni.'J. Le Président de cette llépubliquo, dé- clara, en juin 1812, la guerre à l'Angleterre, contre la- quelle s'élevaient de nombreux griefs; mais, en réalité, lo désir de s'emparer du Canada fut lo principal motif de cette guerre. Campagnes. — Cetto guerre comprend trois campa- gnes: 1^ celle de 1S12; 2^ celle de 1813 ; 3Q celle de 1814. Campagne de 1812. — Les Américains, dans cette campagne et dans la suivante, partagèrent leurs ibroos eu trois armées dites: de VOnest, du Centre et de VEsl. L'ennemi parut donc à la frontière sur trois points j\ la fois. L'armée de l'Ouest envahit le Haut-Canada par la rivière Détroit, et fut rcpousséo : lo fort Michilimakinac et le Détroit tonjbèrent au pouvoir des Angl li.-. IIull et son armée furent obligés do mettre bas les armes. Peu après, l'armée du Centre fut mise en déroute et forcée de poser les armes ù Queenstown. La Colonie perdit dans ce combat le général Brock. L'armée du Nord, forte de 10,000 hommes et com- uKindée par le général Dearborn, marchait sur Montréal. En voulant cerner le major de Salaberry, retranché sur la 74 ItlSTOIRB DU CANADA. riviôro Lacollo, deux ddtachcmonts de l'armée do Dcarborn HC rejoip^ncntpcndant la nuit du 20 novembre, et, se prenant l'un l'autre pour rcnnemi, se fusillent pendant queli|uc.s Iieurcs. Los Américains, ainsi repousses sur tous les points do la frontière du Canada, furent plus heureux sur nier, où leurs vaisseaux remportèrent quelques avantages contre la marine an'j;laise. Campagne de 1813. — La lutte recommença avec? l'année 18113. Frenelitown, Moravian-Town, Toronto, Sacketts-IIarbour, Burlington, Put-in-Bay, deviennent lo théâtre de sanglants combats; les batailles navales do Put-in-Bay et de Toronto, où les flottilles anglaises sont battues, donnent aux Etats-Unis la suprématie sur les lacs Erié et Ontario. La cause de l'Angleterre semblait déses- pérée, lorsque la victoire de Chuteauguay vint changer tout îl coup la face des affaires. Avec des forces imposantes, Ilampton s'était avancé jusque dans le cœur du pays et était i\ la veille de faire sa jonction avec Wilkiiison. lletranché sur la rivière de Cliâteauguay, de Salubcrry, avec ses trois cents Voltigeurs canadiens, l'arrête et l'obligo i\ prendre honteusement la fuite. Après une seconde dé- faite Il Chrystlers-Farm, l'ennemi repasse la frontière. Campagne de 1814. — L'année 1814 est témoin do nouveaux combats, i\ Lacolle d'abord, et ensuite i\ O-swégo, à Lundy's Lane, à Chippawa, au Fort Erié, à Plattsburg et ù la Nouvelle-Orléans. Les revers éprouvés dans ces (juatro derniers engagements par les armes anglaises, ne peuvent toutefois détruire l'effet de la victoire do Olutteau- guay. li' Angleterre, après la défaite de Napoléon, pouvant disposer de ses nombreuses flottes, fait ravager les eûtes des Etats-Unis et les oblige enfin à demander la paix. L'J traité de Gand, signé en l'814, mit fui à. cette guerre. Parlements. — Sous l'administration de Prévost, il n'y eut qu'un seul Parlement, le septième depuis la Con- stitution de 1701 (du 12 décembre 1810 au 17 mars 1814). En 1812, il y eut deux sessions; les Chambres ne furent pas convoquées en 1813 ni en 1814 j en 1815, elles se réunirent au mois de janvier. Dans cette session, DOMINATION ANGLAISE. 7» 3arborn prenant )lnts , sauf le salaire du j.;ouver- iicur et celui des juu'es. t.' o Kcnipt, qui avait à cœur de ramener riiarnionie en rendant justice à tous, et sentant que les instructions q-i'il avait reçues do la Cour ne s'accordaient guère avec hva vues, demanda et obtint son rappel. X. Aylmer~1330 à 1835.— Le successeur do Kcinpt fat lord Aylnier ; il arriva à (^aôbce vers 1^, niiliciu d'octobre 1830. Jjord Aylinor offrit, de la. ^lart du gouver^ neuient impérial, d'abandonner à la Cli imbro le contrôle do tous les deniers à part la lisle civile. La (jlianibro, aii;rie par les violents débats précédents, trouva la concession in- suffisante et insista pour une rélbrine radicale. Evénements remarquables. — IVndant l'élcetion d'un membre à ]\[ontréal, dans le mois de m'ti )S32, trois Canadiens furent tués par les tn) ipe-^ au;-laise^. La mémo année, le clioléra ft pour la première fois de grands ravages en Canada. A Oaéboe, cette épidémie dé- cima la population. En 1S31, le cli'jléra lit encjro de nondjreuscs vietinies, et le Château IS lint-Loiiis, ancienne résidence des gouverneurs, fut 'léli-ulL ])ar u'i incendie. La môme année, le :_, juvcrn(Muent i;npérial abandonna au bureau colonial la sokUion de toutes les ditïicultés qui concernent les colonies. KL liOrd Gosford— 1335-1833 Lord (josford renqilaça loid Aylmer, vers la lin d'août 1835. Il arriva accompagné de deux comiiiissaires royaux, chaigés de s'en- quérir dos affaires du pays et d'en faire au roi un rapport détaillé. Après s'être montré pl'^in de politesse et de bienveil- lance envers les Ciuadien^, il ouvre les Chambres par un discours adroit, prononeé ù'aborilen français puis en anulais. 8eberyint de l'espoir Irompenr que ses représentations allaient être écoutées, l'Assemblée soumet de nouveau se:5 griefs. La persistance du Conseil à rejeter la pluiKirt des mesures de la Chambre, loi instructions de la Commission qui comuiencent i\ traiispirer, ne tanlent pas à la désabuser. DOMINATION ANGLAISE. 79 i junior l.i la j.;ouvcr- i-inoiiio eu liions (['l'il û îivcc sc;^ icosscur (h .s io iwil'uîu du i^-ouvor- coutrôlo (]'.> ibro, aij;rIo iincHsiou iii- M rc'kvvîtiou 1S32, tn»U icro fols (]ii pMéniio du- , encore do .^, ancienne icondic. aljaudonna lieu liés (jui 1 aosCord Il arriva ges de s'cn- uu rapport ri 'ri (''e bienveil- jro.s [VU" un :3en anL^liiiH. rér^enlations ouveau ses jilujKirt des (jjuiniis.sion i dorfabusor. Se voyîiut ainsi trornpds, les Ddputds no votent les subsides (|ue ]wur six mois. J)evcait un dénouement si inattendu, les espriûs s'd- cbtiuffent. Le rapport malveillant des Commissaires, la détermination des Ministres à, no faire aucune concession, achèvent de porter l'exaspération à son comble. De toutes p u'U le peuple s'assemble et proteste. Luttes parlementaire;! — Au départ de Prévost, commencent CCS luttes parlementaires qui se continuent jus- qu'à 1837 et qui se terminent d'une manière iatalc. En accordant, en 1701, le gouvernement constitutionnel, l'An- .jjl^terro «'engageait i\ abandonner à la législature du Canada V)ute.s les immunités et les privilèges dont jouissaient les Communes en Angletcrto. Subsides. — LCntrc autres privilèges, la Chambre récla- mait le vote exclusif des subsides. Appuyée sur la justice do son droit, elle ne voulut rien céder et elle ne cessa de çonibattro pour l'obtenir dans toute sa plénitude. Défenseurs des droits de la Chambre. — Cette hillo [iarlcmentairc trouva de vaillants champions dans les l'apineau, les Bcdard, les Viger, les Bourdages, les Nelson, les Cuvillier, les Quesnel,lcs Morin, etc. Etat des débats pendant l'administration de Sherbrooke, do Richmond et de Daihousie.-- L'oiidant l'adrainistration de Sherbrooke, la question des sub- sides commença à agiter les esprits. Le Parlement dans lo 1 laut- Canada s'occupa également de cette question. Rieh- 10 oïd 'lemanda îiux Députés de voter une fois pour toutes une li.ste civile pour la vie du Iloi. La Chambre fut dis- ,-onie avant son vote. Sons le comte do Daihousie, la Chanibre vota unbill de SU!) ides (juc le Conseil rejeta sur l'avis du gouverneur, ce (j i mécontenta beaucoup le peuple ; l'année suivante,lessub- , i 1 0 fureiit votés et rojetés de la mémo marièro par le Conseil. Ce voto fut suivi d'une nouvelle dxjsolutiun des Cil ombres. Jjcs mcMnes députés furent réélus, et Daihousie refusa do conlirmer le choix de M. Papineau couime président do 1 i Chambre. ^^mgimii 80 HISTOIRES DU CANADA. La Chambre vote des subsides. — Kcmpt laissa la Chambre libre d'cmployQr î\ son grd les deniers publics, paui' le salaire du gouverneur et celui des juges. La (jliaïubro n'était pas entièrement satisfaite de cette conces- sion ; elle vota néanmoins des sommes considérables pour différents objets d'utilité publique, et voulut prouver que si elle demandait le contrôlo des subsisdes, elle n'avait en vue que l'avantage du pays. La lutte augmente sous Aylmer. — Sous Aylmcr, les débats furent encore plus orageux. Les injustices révol- tantes du pouvoir laissèrent dans les esprits les germes d'un profond mécontentement. La Chambre fut dissoute en 1831r, et les élections suivantes furent accompiignéos de grands troubles. Les 92 résolutions. — La Chambre, dans la session de 1834, passa une série do 92 résolutions, contenant les griefs des Canadiens contre l'Angleterre. Les troubles augmentent. — Sous lord Gosford, les esprits s'échauffent do plus en plus, le mécontentement est augmenté par les résolutions hostiles que le Parlement impérial venait d'adopter ; la Chambre ayant protesté con- tre ces mesures, lord Gosford la prorogea, après six jours de session seulement. CHAPITRE V. Des troubles de 1837 à VAcle d' Union de\%i\. GOSFORD,— COLBORNE,-~DURHAM,>-SY- DENHAM, GOUVERNEURS. Population en 1831 : 511,922 àines. Origine des troubles.— Le refus constant d'abnn- donncr aux Députes !e contrôle absolu et entier des sub- fcidos, Ik prorogation violente du dernier Parlement, la dostitntion de r-on Président '.t de plusieurs Députés comme officiers de milice, mécontentèrent le peuple et !>.tik ï;ôrO'?t un dénoûment sanglant à ces longs et orageux ù*'?'at?„ DOMINATION ANOLAÏSE. 81 SY- Associations secrètes. — Tout espoir d'îiccommo- (lotiieiit étant perdu, des Associations secrètes et des Comités PC forment et s'orjjanisent do toutes parts pour la résistance. On fait un appel au peuple dans une asscm]»léo do six comtés, tenue îi St. Charles. Mi3 pour .soustraire les Anglais de ja clornihation Jran(;.iis(', li'acte d'Union de 1841 eut évidi^nimenfc pour but de mettre lo.< Canadiens sous la domination des Anglais, devenm* plus nombreux. Dispositifs de l'Acte d'Union. — Quoique le but «cci'ct dcrf promoteurs de l'acte d'Uiiion fut da (joujincr et 8J: HISTOIRE DU CANADA. (Van'^ificr les Canadiens, cet acte les mit eu possca.sion <:lc droits et do privilèges qu'ils réciuiuaient depuis plus d'un cjuurt de «iècle et pour lesquels leur sanij; avait coulé. L'Union donna au Canada-Uni un gouvernement respon- aable, et laissa aux .Députés le droit de contrôler le revenu publie. Le nombre des représentants fut fixé à 84 membres, dont 42 pour chaque Province. Inauguration de l'Acte d'Union — Lord Hy- denham fut cluirgé de f lire fonctionner le nouveau régime. Le Conseil Spécial donna sans peine son consentement à la nouvelle mesure. Jja législature du Haut-Canada, qui avait tout i\ y gagner, lui donna son assentiment après quel- ques jours de discussion. Parlements. — La première session du premier Par- lement-Uni fut ouverte à Kingston, le 13 juin 18-11. D.puis cette session jusqu'à la Confédération on compte huit Parlements. Le premier régime fournit des hommes célèbres dont la nulle éloquence lit retentir l'enccinto parlementaire pour défendre la religion, les droits et les libertés des Canadiens; le Bccond a produit ausii une foule d'hommes distingués par )eur élo'iuefîce, leur patriotisme et leur dévouement ù hi religion et au pays. Principaïes mesures passées dans les 8 Parlements.— Les principales mesures passées dans cesliuit Parlements sont : 1 -• En 1841, ie bill érigeant les Paroisses en municipalités, qui donnait aux Canadiens la direction de leurs affaires locales. Ce bill anieudé dans plusieurs sessions 8ubsé(iuentes requiert encore des cbangcnients; 2'^ La même année, l'ut passé un bill qui organisait l'ins- truction primaire ; ce bill, eomnie le précédent, fut plus tard amendé dans plusieurs i^essioiis, et doit l'être encore prochai- nement. .'î*^ En 1849, dans la tleuxième session du '.le Parlement, fut passé un acte pjur indemniser les Canadiens des pertes qu'ils avaient laite;} en 18;>7-o.^. Cette mesure irrita les An<:lai3 au point qu'ilf^ brû'crent lo Parlement à Montréal et insultè- rent lord Elgin. 4*^ En 1853, la représentation fut fixée à 130 membres, dont 05 pour chaque province. 5° En 1854, les droits seigneuriaux furent abolis et une indeniuité fut votée ixixs. seigneurs. i f ail «le d'un coule, ospoii- •CVL'IIU tiibrc?, •d _ :Sy- lijiine. uunit à , qui )s qucl- l:i r Par- is 11. compte îs dont ro pour adiens ; îtirjf^ui^s icnt à lu nents. — tsKOiit : ;ipalitéa, 1 locales. requiert \\i l'iiiM- )lu3 tard procliui- rlemcnt, s portes 5 Anirlais , iusultè- res, dont i et une ? COî^PÉDÊRATlOr*. 85 r»^ La même année, les réserves du clergé protestant furent .sécularisées. 7" Jja niôrnc année fut accordé un octroi libéral au Grand- Tronc pour établir dunn le pays un réscxu de chemins de Ter. 8*^ Un traité do réciprocité lut aussi signé, en 185 J-, avec les Etats-Unis. 9'^ Kn 1850, le Conseil législatif devint électif. 10^ En 1857, le Bas-Canada fut divisé en 20 Districts judiciaires. 11"^ En 1865, le code civil du IJas-Canada fut refondu. Evénementa remarquables. — Pendant cette période im- portante do 27 ans, on signale un grand nombre d'événements remarquables : l" En 18 U, la translation du siège du gouvernement de Kingston à Montréal. 2'"* Kn 18-15, un grand incendie consuma 1200 maisons ;me:ît aux bra\es de 17(iO. i)^ Kn 1857, trois écoles normales sont fondées à Québec et à Montréal, par l'honorable P.-J.-O. Chauveau, alors surin- t(Midant de i'instruction pnbliqne. lU^ En 1858, la reine choisit Ottawa pom* être la capitale du gouvernement provincial. IF En 18G0, le Prince de Galles visita le Canada. Il inaugura le Pont- Victoria, et posa la première pierre des bâtisses du parlement à Ottawa. Il reçut partout dos témoignages non équivoques de la loyauté des Canadiens envers la Renie, HOU auguste mère. 12*^ En 18G!, au début de cette Intte fratricide entre le Snd et le Nord des Etats-Unis, l'arrestation à bord du Trent, de Mason et Slidell, ambassadeurs des Etats-Conlédérés (du Sud), menaça le pays d'une guerre avec les EtatsdJnis. 13'* En 186G et les années suivantes, les Eénieng se préseu- 86 IIISTOIEE DU CANADA. tcnt flur les frontiôrofj du Cana-l-i, mais ils on sont ropoussé.s par les li'oupea régulières et ensuite par Icfl inilicious. Bvt5iiGmoiits religieux. — Plusieurs évôncnient.s religieux flont arrives pcmlant colle mémorable époque do JU)tfe liistoird: 1*^ Eu 1H51, le 15 août, eut li.'u, à Québec, l'ouverture du j)r('mier concile provincial de Québec, kou.s la [^résidence de Mgr. i'arclievôcpie 'J'urgeon. 2^ Eu iHj'A, Mgr. lîédini, nonce apo=?toliquo, visita le ])a3'3. Les Cauailiens téuioignérent ù ce haut diguitau-e ecclésiaaticpie 1.! j'e.spect et l'adectioa qu'ils ont [)yur l'église de lionio. IV* .La in*3nic année, arrive Gavazzi, ilunt les prédications furieuses contre le catUolicinuie Houlevèrent l'indignation des (Janadiens et causèrent X Montréal des déiordre^ qid provo- quèrent rintervention dea troupes. 'V^ Vj]\ 18j5, tous les culiuliques du pays célébrèrent, le H septembre, la lete de la pronuilgalion-du dogme de rinunaculée Conception de la Bienheureuse Vierge-Marie. Gouverneurs. — Los gouverneurs qui ont roprdscnti^ l'Anglutcrrc pendant ces 27 années, ont 6t6 généruloraont estimés par les Canadiens. Il est vrai do dire que sous ce nouveau régime do responsabilité ministérielle, les gouver- neurs ne pouvaient exercer aucun acte arbitraire qui put les rendre odieux au peuple. Lord S^^lenluini mourut dans l'automne do 1841, uni- versellement regretté. .Sir Charles Bagot lui succéda et tint les rôncs de l'ad- ministration jusqu'en 184:3. C'est sous Bagot que fut inauguré le gouvernement responsable. 81r Charles Metcallb administra la Colonie jusqu'en ISll. 11 eut pour successeur Catlicarth, qui gouverna jusqu'en 1817. Catlicarth fut rcmphicé par lord Elgin qui a gouverné le pays avec sagesse et C(|ullé jusqu'en 185-1-. iSir Edmund lîoad fut le successeur do lord Elgin. Une parole iuonsidéréc lui enleva .l'estinic et l'amitié des Canadiens-Françiis pendant toute la durée de son adminis- tration, aussi c'est sans regrets qu'ils le virent s'embarquer jiour r Angleterre, dans l'été de 18()1. Son successeur fut lord Monck, qui arriva à Québec en 18G1, 1 CONFÉDÉRATION'. 87 OU9Se.4 stoiiv: iiro dti nce de pays. U3ti(|UC cation K on tics provo- 3nt, le 8 luiciilée alcmunt KOUH ce gouvcr- i pût les 41, uui- (lo l'uJ. que fut jusqu'en jusqu'en çouvcrno 1 El "'in. litié (les admiiiis- ibarquor Québec Capitale.— Lo premier ParlemciiUUiii fut ouvert i\ Kin,ii;8t()i), (;ii juin ISU. h]n 1841-, lo sic'.i5c du ,L;ouvcrnonienl> fut transféro de Kinpjstonà Montréal. ]Cn lS4f), il fut décide' qu" l«s Cl» inibres s'asseni- blcraiont altornativomenl, ;\ 'Poront. ■ it à Québec. Kn IS.'iS, la lloiiuî choi-^it la ville d'Ottavva pour ôtrc le .siôno du goiivernoniRut pr')vinoiaI. En 1800, lo sii'go du go.iverncnient fut transfère de Que- bec à Ottawa. QUATRÎÈMb: ÉTOQUE. DEL A CONFÉDÉRATÏON DES PROVINCES BRITANNIQUES DU NORD,— 1867. l'ùpulationcii loGl : 1,111, .'»•;](] rimo.-;; '.';i 1-571 : l,l;)l,575 dino.g. XX. Vicomte MDnok--1867 à 1368. XXÏ. Sir Jolm Youa-j, depuis lord Lis;5ar. — 1808 à 1872. XXn. liOrd DuiTorin -1872. Partira politiques. — A l\!po'juo 1.0 i.i 1.25 ■-lia va Iâ4 M L.0 6" iilitf U IIIIII.6 %. ê /a ^a A cf: r*^ / 'f à' Photcpiaphic Sciences Corporation 23 WEST MAIN STXEET WEBSTER, N Y. 14580 (716) 872-4503 ^^ ^ ^V ' % . «. 88 HISTOIRE DU CANADA* jours Jurer. En 18G4, des divisions parmi los Canadions et l'esprit d'antagonisme entre la population du Tlaut-Oa- nada et celle du Bas-Canada rendirent impossible le fono- tionnement de TActc d'Union de 1810, et nécessitèrent un changement dans la Constitution. , . Confédération de quatre Provinces. — Los bases d'une nouvelle Constitution furent préparées à Qué- bec, par les délégués de toutes les provinces britanniques de l'Amérique du Nord. La Confédération, ou Puissance du Canada, fut inau- gurée le 1er juillet 18G7. Elle fut d'abord composée de la Province de Québec (Bas-Canada), de la P'*ovince d'On- tario (Ilaut-Canada), du Nouveau-Brunsw'ck et de la Nouvelle-Ecosse. Elle s'est depuis augmentée de Manltoba, en 1870 ; de la Colombie anglaise, en 1871, et de l'Ile du Prince-Edouard, en 1373. Gouverneurs. — Depuis la Confédération, l'Angle- icrre a été représentée dans la Puissance par trois gouver- neurs: Lord iMonck, qui inaugura le nouveau régime; Sir «Tohn Young, ((ui a été élevé à la pairie sous le nom do lord Lisgar, et lord DufFcrin, qui depuis 1872 tient les renés do l'administration. Los deux premiers, en retournant en Angleterre, ont emporté avec eux l'estime et les regrets de tous les Canadiens. Lord DufFcrin, homme instruit et aiiuable, a été reçu avec enthousiasme dans toutes les villes qu'il a visitées. Il a partout donné des preuves évidcnteg qu'il veut cire le protecteur des sciences et des lettres. Lieutenants-Gouverneurs. — La Province de Qué- bec Cii npte, depuis la Confédération, deux Jiicutenants- aouvernours : Sir N.-F. Bellcau do 18G7 à 1873, et l'iiono- ^^ rable Iv.-E. Caron^ *mmw np CONFÉDÉRATION. 89 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA SOCIÉTÉ, LES PROGRÈS DE LA COLONIE, LES COMMU- NAUTÉS RELIGIEUSES, LE CLERGÉ ET LES LETTRES. I Etat Social. — A peine le drapeau anglais flottait-il sur les inurs (le iio.-i villes et de nos forts, que l'Angleterre voulut gou- verner les Canadiens, cjnune elle gouvernait aiora l'Irlande, en les privant dos libertés dorit jouissaient se3 autres sujets, en les gênant dans l'exercice de leur religion et en «'attaquant mcnie à leurs lois et à leur langue. La proxirnitc où se trouve le Canada des Etats-Unis et la crainte do perdre sa Colonie inoditîerent bientôt sa politique injuste et tyrantu'que, surtout depui.-3 1774. De concession on concession, elle arriva à abandonner aux Canadiens la liberté de se gouverner suivant leur désir. Le Catiada est peut-être, même dans sa sujétion à l'égard de l'Angleterre, le plus libre et le plus indépendant des peuples u^.odernes, et cela, grâce à sa vigoureuse sève de catholicisme. Les catholiques et les protestants vivent dans la plus grande paix sur cette terre bénie do la Providence. Cet heureux ré- sultat C3t en grande partie dû à nos coniniunautcs religieuses de ien\nies, où nos jeunes filles rf»çoivent l'instruction avec les jeunes demoiselles des familles protestantes les plus distinguées du pays. Dan»' ces maisons, les jeunes demoiselles, protestantes ou catholiques, apprennent à se connaître, à s'aimer et à s'esti- mer et forment des liaisons qui durent toute la vie. Progrès. — Sous la direction de gouverneurs sages et éclai- rés, représenté au Parlement par des h >mnie3 capables de défendre lîs droits et les libertés du peuple et a {ministre par des ministres qui n'avaient à cœur que le bien être et la pros- périté du pays, le Canada a fait depuis l'Union des progrès très-remarquables. Nul pays u'olfre, en effet, un exemple plus frappant de pros- périté en si peu d'aniiées. Nos rivières et nos lacs sont couverts de vaisseaux à voiles et à vapeiu*: les chemins de fer et les ligne." télégraphiques font communiquer nos villes entre elles, avec les Etats-Unis et avec l'Europe: les maïui- factures s'ouvrent de tous côtés: les écoles primaires cou ■ vrent toute la Province: les Collèges classiques, les couvents et les autres institutions supérieures font l'honneur des villes et des grands villages. Csmmraïautôs religieuses do femmes. — Le canon du Roi Très-Chrclien a cessé de gronder, le drapeau fleurdelisé ne 90 IIISTOIIIE DU CANADA. '^■^, Kl; te flotte plu^î sur nos villes et sur nos forts; mais les fiUca Je Ste. UrHule, de Marguerite Bourgeoin, les fl(cars de la charité et une foule d'autres servantes de Dieu sont encore dans la Nou- velle France pour continuer l'œuvre providentiel de Dieu sur ce pay.s. l']n considérant les événements, il est facile de conclure aujourd'hui, que les Ursulines et les Sœurs de Charité qui étaient venues avec elles pour prendre possession de l'Iîôtel- Dicu et les missionnaires en vo^'és pour annoncer l'Evangileaux Jliirons, aux Al;j!;onqniiis et aux Iroquois, ont plus? iVJt pour le maintien de la Colonie et plus influé sur son avenir que les citadelles, les canons et les valeureux bataillons, qui pourtant ne marcliandaient pas leur vie. Si la force matérielle a fini par succomber, la force providentielle a encore ses vues sur cette colonie, destinée jxuit-ôtre iV jouer sur ce continent le rôle de la vieille France sur celui de l'Europe. Former les jernes filles e\ la piété, leur donner des connais- sances utiles et a,L;réables, soiii^ner les malades dans les hôpi- taux, recueillir les infirmes et les vieillards, servir de mères aux enfants qui n'en ont plus, raniener à la vertu ceux qui s'en sont éloignés, réformer les jounes délinquantes: voilà les occupations journalières de ces héroïnes tlu Canada. Maisons d'J-jducaVion. — Nos principales communautés fondées depuis la conqtieto sont : 1*^ le Couvent de la Provi- dence à Montréal; fondé en I828; 'i'^ le Couvent du Sacré- Coîur, à St. Vincent, fondé en 1812; 3^ les Sœurs des SS. Noms de Jésus et Marie, à Loiigueuil, en 1843 ; 4*^ les Sœurs de la Congrégation, à St. lloch de Québec, en 1844; 5° les Sœurs de Ste. Croix, en 1847 ; G^ les Sœurs Grises, à Québec, en 1848 ; 7'^ le Bon Pasteur, à Québec, en 1850 ; 8" les Filles de Ste. Anne, à St.-Jacques de l'Achigan, en 1853; O*-' les Sœurs lie la Pré-Tentation, à Ste.-Marie de Monnoir, en 1853 ; 10'^ les) So3ux*s de l' Assomption, à St.-Grégoire, en 1843; 11** les Sœurs de Jésus-Marie, à St.-Joseph de Lé vis, en 1857 ; 12*^ les Dames du Sacré-Cœur, au Sault-au llécollet, en 1858. Pres(pie toutes ces Institutions ont des succursales ou missions répandues sur la surface du paj's. Hopit:iux et Hcspiees. — Les difiercnts Hôpitaux de Qué- bec et de Montréal, les Sœurs de la Charité, le Bon Pasteur, les maisons de Réforme à Québec et à Montréal, les Sœurs de la Miséricorde, sontles plus remarquables parmi ces institutions. Clergé du Canada- — Le clergé catliolique dt» Canada est pieux, fervent et très-instruit. Prêcher l'évangile au peuple, li;i donner l'exemple de la piété et de la ferveui, diriger l'ins- truction classique et universitaire, contrôler l'instruction pri- maire, présider à toutes les œuvres de bienfaisance et de cha- V ce ce in co do Cl dn 1 .1 CONFÉDÉRATION. 91 SS. l-ité, tels sont les principaux titre.s du clorgé canadien à l'admiration et à la recounaiasance do tous les catliolitiues de ce pays. ■■ f ,. Momiments. — Quoique pauvre, le clergé du Canada a cepoiidaut, par iU fiagen ôcongniies, su élever dc.^ inonument.s inipéris.-?ableH, qui fonL iionueur à la religion et à )a j>atriG. Les collèges ou fiéminaires de Himouski, de 8to.-Anne, de Nicolet, de3 ^Trois-Rivièrea, de St.-Hyacintlie, de Stc.-Thérése, do Chanibly, do l'Assomption et surtout T'Cuiversité-Laval, ren- dront înunortclslerî noniule^ prêtres (p.il eu .sontlea fondateurs. C'est au clergé, ou aux îiwe^ pieuses auxquelles il a su in5?piror Rou admirable charité, que noua devons tous les cou- venLr^, les hospices et les hôpitaux élevés dans le pays. C:;in;nuaaabô.3 d'hommes. — L'apostolat compte dos hom- mes dévoués parmi les Jésuites, les l'i*. Oblats, et les PP. do Sîe.-Croix. Les Frères do la Doctrine Chrétienne, les Frères de St. Viatcur et de St. Laurent in itruiscnt des milliers de petits garçons avec nu nèlo que la religion seule peut inspirer. Les Frères do Saint Vincent do Paul Kont chargés do rélbrmer les jeunes délinquants : le succès qu'ils ont obtenu est bien difficile à surpasser. Piété dej Cauadieua. — Ce qui console le véritable ami de son pays, c'est qu'au juilieu de ce progrès matériel et intel- lectuel lies dernières années, le peuple est resté bon, pieux, en un mot, digne de ses ancêtres ; non cont-^nt de garder ses insti- tutions et ses coutumes, il en a gardé surtout la (bi. Oui, la main i l'élève et à l'Instituteur Ini même de pratiquer ce qu'où entend en i)ôdagogie par préparation prochaine: cx})liquu3 aux enfants Ja leçon prochauie, laitealeur comprendre la signi- iication des mots qui n'y rencontrent; en un mot, iaite.-^et di'.e>s tout ce qui pourra leur en laciliter Tétude, vous youvenant toujours que le bon nuiîtrc aplanit, autaiit qu'il le peut, les dillicultôs de l'étude à t-:es élèves. Lecture dks GRANn modèles. — Pour bien enseigaer, il faut bien savoir; rinsLituteur doit donc lire les principaux ouvrages historiques du pays : Garneau, l'abbé Ferland, Char- levoix, Laverdièrc, l'histoire des Ursulines, etc., sont les auteurs qui doivent se trouver, autant que possible, dans la bibliothèque de l'Instituteur. Eu racontant aux enfants des faits et des anecdotes, qui naturellement ne trouve\it pan place dans lUi petit abrégé, l'Instituteur rendra ses leçons intéres- santes et donnera aux élèves une haute idée de sa capacité. Apprendre par cœur. — N'exigez ptis que les élèves, sur- tout ceux qui sont un peu âgés, apprennent mot à mot les leç.">ns d'histoire ; adressez-vous plus à leur intelligence qu'à leur mémoire : que l'élève apprenne plutôt des faits que des mots; meublez la mémoire, mais aussi nourrissez l'iniel- ligence et le cœur. Souvenez-vous, Mesdemoiselles et Mes- sieurs, combien cette méthoilc vous a été prolitable à vous- même pendai'.t votre séjour à l'école Normale. {^). But de i/iiistoire. — Rendre le peuple vieUieur, telle est la devise de l'Ecole Normale ; c'est Je but de l'enseignement ou général, mais plus particulièrement celui de l'enseignement . * ... 3. Racontez V clablîssement de l'Eglise du Canada. . * j R. Dans S08 i)roinier.s jourf, hi Culunio lut un pays tlo ini.s- pîoii, relevant ilii Diocù.^o do lioncn ot do-s.scrvie d'iilun- 1 par 1cm Récollcts, arrives en IGlô, en?niio par le.s Jé.suileH, arrivés en 1G25, et par les Snlpicienp, arrives c\\ \iVu ; elle Cut éri'.!;éo en Vicariat Apos(olir;iie en 1G57. En 1G7I, le Canada fui érii^é en évêché. La Province ccclésiastiiiuc do Québec fut éri Hic. Hélène, Jolict, les fi/èrca de la Vérondrye, par la découverte des Montagnes llocheusep, en 174;î; Do la Salle, Montcalni; ujoutons que presque tou.s les colons français, arrivés avant lo traité do Montréal, lurent des héros. Lo colonel de Salaberrv et ses l>00 Voltiû-eurs sont les héros de la domination an<;laiso. N'oublions pas lo beau dévuu- mcnt des zouaves poniificanx, en iyG8, et celui des i)rctres et des Sœurs do la Chariié, en 1847. 5. La Nouvelle France compîe-i-elle plusieurs héroïnes? II. En première li;^no, j)laçons |Madanio de la Pelleterio et les nobles lilles qu'elle conduis-it au Canada; les Hospitalières, Margiierito Bourgeois et ses courageuses filles ; Madame do Verchère?, qui défendit contre les Iroquois un j.etit fort, en 1G90, et Ba Demoiselle, qui, deux ans après, donna le même exemple de courage; Madame Drucourt, (pii tira elIc-mè:no le canon pour sauver Louisbourg; Êladamo de la Tour, en Acadic. On peut au^.^i donner le nom do héroïnes à presque toutes les femmes de la première et do la seconde é[)oqiie do notre histoire; car dans ces années de tianger, les femmes et les enfants se battaient comme les hommes. G. Donnez un aperçu sommaire des princij^auû: événe- ments arrivés à Québec ou près de celte ville. K. En 1G20, les Kortk prennent possession do Québec; Cii 1GI}2, elle est rendue à la France; en lGi)0, elle est assiégée par l'amiral Phipps; lo combat de la Cannrdièro ])récè(le lo départ lie la flotte américaine ; en 1711, la Pr(jvidenco sauve Québec d'un siéiro nnr la llfîtto do Walker: en 1759. pni do Québec par la Hotte do Wolfe, le glorieux combat do Mont- morency, la sanglante bataille des Plaines d'Abraham, et la capitulaiion Ci'i Québec; or. 17G0, le dernier triomphe des armes iVançaises dans la Nouvelle France, le cond)at de Ste. Foye; en 1775. le quatrième et dernier siège de Québec, par les Américains. m